Retour à Rédemption
Auteur : Patrick Graham
Éditions : Anne Carrière (11 Mars 2010)
ISBN : 9782843375460
387 Pages
Quatrième de couverture :
Vingt ans après avoir purgé sa peine à Rédemption, camp de redressement pour
mineurs, Peter Shepard renoue avec son passé comme on reçoit un coup de couteau
en plein cœur. Le brillant avocat d'affaires de San Francisco pensait avoir
tiré un trait définitif sur ce sinistre établissement où régnaient brimades,
humiliations et sévices. Le meurtre de sa famille lui fait douloureusement
retrouver la mémoire. Quelqu'un cherche à lui faire goûter une nouvelle fois à
l'enfer de Rédemption...
Quelques mots sur l’auteur :
Patrick Graham est un auteur de nationalité franco-américaine. Né en France, il
a passé une partie de sa vie aux États-Unis.
Son premier roman, l'Évangile selon Satan, [prix Maisons de la Presse] 2007, a
été vendu à plus de 200 000 exemplaires et fait actuellement l'objet d'une
quinzaine de traductions à travers le monde.
Âgé d’une quarantaine d’années et père de trois enfants, Patrick Graham est
pilote d'avion de formation et expert en intelligence économique auprès de
grandes entreprises internationales.
Mon avis :
Note : Rédemption : Dans le christianisme, le «
rachat » des hommes s’est fait par la mort du fils de Dieu pour sauver
l’humanité de ses péchés. L’homme retrouve ainsi sa liberté. En contre partie,
il a foi en Jésus-Christ. C’est l’aspect divin du salut de l’homme.
Chose promise …. chose ….
« Il est en train de passer de l’autre côté. Au-delà de la souffrance et de
la peur. »
Une vingtaine de lignes et déjà, je sentais que l’écriture de Patrick Graham
allait me toucher.
Ventre noué, cœur battant, gorge serrée, lèvres sèches, yeux humides …. toutes
ces sensations m’ont habitée pendant ma lecture.
Je ne pouvais pas oublier les protagonistes lorsque je posais le livre, ils
étaient là, présents … Je me demandais comment ils allaient réagir dans les
pages suivantes. Ce que moi, j’aurais fait à leur place, si en faisant un autre
choix, la situation aurait été meilleure ou moins pire ….
Alternant les aller retour entre la vie actuelle de Peter
Shepard et son enfance, nous ferons avec lui, le chemin ardu le ramenant à
Rédemption, le camp de redressement où il a vécu une partie de son adolescence.
On ne se débarrasse pas facilement de son passé, surtout lorsqu’il a été
douloureux, lorsque les hommes, des prévôts, ont détourné la religion pour vous
faire souffrir le martyr ….
Tout au long de ma lecture, une phrase d’Aragon s’est imposée à moi ….
« Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son cœur. Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix »
C’est un livre qui fait mal, qui dérange par tant de violence et qui
parallèlement est empreint d’une grande tendresse, de sentiments très forts et
très bien exprimés comme l’amour, l’amitié mais aussi tous ces « codes » que
créent nos relations, qui nous « lient » les uns aux autres.
Le personnage principal, Peter Shepard, avocat célèbre, riche, à tout pour être
heureux …
Raccourci trop galvaudé ce « tout pour être heureux », comme si le bonheur se
mesurait à « un tout », comme si couple + enfants + argent = bonheur. Ce serait
si facile !
Ce serait sans compter sur le poids du passé. Il ne s’oublie pas celui-là, même
si on le repousse le plus loin possible … Il est là, il est enfoui au creux de
vous et un beau matin, vous le prenez en pleine face …. Et comme il se doit, ce
n’est pas le côté brillant qui s’impose à vous …. Oh non ! C’est la face
cachée, sombre, noire, celle qui n’aurait pas dû exister, celle dont on n’ose
pas se souvenir tant les images font peur, font mal, tant on s’en veut de ne
pas avoir ou de trop avoir, enfin … tant on aurait souhaité que ce soit
différent ….
C’est ce passé, à la fois si proche et si lointain, qui va ressurgir dans la
vie de notre avocat.
Pourquoi maintenant ? Pourquoi lui ? Qu’est ce qui le rattache aux autres,
qu’en est-il de ce serment qui réapparaît dans sa vie ?
Les autres membres de ce récit ont eux aussi, une «part d’ombre» et tout cela
va revenir les hanter. Ce serait si facile de dire comme Ferré «
Monsieur mon passé, voulez-vous passer, j’ai comme une envie d’oublier ma vie.» Mais
ce n’est pas envisageable, autant dans les livres que dans la vraie vie
…. « On n’oublie rien de rien …. On s’habitue c’est tout. » Et
en cheminant aux côtés de Peter, on fera connaissance avec les « enfants perdus
» qui se retrouveront ou pas mais à quel prix ?
En conclusion, ce livre vous prend dans ses rets et vous ne pouvez pas
reprendre votre souffle tant qu’il n’est pas terminé. Il est bien écrit, le
vocabulaire s’adapte aux situations, parfois lourd et vulgaire, parfois tendre,
délicat, parfois torturé lorsque les différents individus se posent des
questions.
Tour à tour, l’écriture explose dans votre tête, murmure à votre oreille des
mots d’amour ou d’amitié, chuchote des promesses, se fait douce pour
apprivoiser la souffrance, la mort ….
Mais jamais, jamais, ne vous laisse indifférent
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