Les demoiselles d'Oxford Street - Tome 1 : L'ouverture
du grand magasin (The Shop Girls of Harpers)
Auteur : Rosie Clarke
Traduit de l’anglais par Martine Desoille
Éditions : Archipoche (13 Mars 2025)
ISBN : 979-1039206235
360 pages
Quatrième de couverture
En ce mois de mars 1912, le Tout-Londres frissonne en
attendant l'événement de l'année. Harper's, grand magasin pouvant rivaliser
avec la célèbre maison Harrods, va bientôt ouvrir ses portes sur Oxford Street.
Sally, Beth, Maggie et Rachel, qui font connaissance lors de leur entretien
d'embauche, ont toutes la chance d'être recrutées. L'aventure commence pour ces
petites mains qui vont devenir demoiselles de magasin.
Mon avis
Mars 1912, Londres, un grand magasin va ouvrir ! C’est
un événement, d’autant plus qu’il y a déjà la maison Harrods. Y-a-t-il
suffisamment de place et d’acheteurs pour les deux boutiques ? Les
habitants se laisseront-ils tenter par cette innovation ?
Une chose est certaine. Qui dit nouveau commerce, dit
nouvelles embauches. Il faut des vendeuses (et oui, à l’époque, les tâches sont
réparties ainsi : ce sont principalement des femmes qui sont derrière les
comptoirs), des responsables de rayons, des gestionnaires des stocks, etc …. C’est
comme ça que Sally, Beth, Maggie et Rachel se croisent lors des entretiens et
échangent quelques mots. Le « courant » passe tout de suite entre
elles et cela les rassure. Si elles sont choisies, elles pourront tisser des liens
d’amitié et se sentir moins seules. Chacune, pour des raisons diverses, a
besoin d’un emploi.
L’une est veuve, deux autres sont orphelines et la dernière
a un père handicapé. Travailler n’est pas une option mais une obligation, pour
s’en sortir tout simplement. Elles sont prises ! Elles seront affectées au
même « étalage » (bijoux, gants, sacs, chapeaux…) mais pas à des
postes identiques, en fonction de leurs compétences. Elles vendront des objets
luxueux qu’elles ne peuvent pas s’offrir … Mais qui sait ? Peut-être un
jour….
On s’attache très vite à elles. Elles ont souffert (et vont
encore avoir des problèmes) et essaient d’avancer dans leur vie en espérant des
jours meilleurs. Leur quotidien n’est pas toujours facile, parfois on leur met
des bâtons dans les roues, on les méprise, on les critique…mais elles se
serrent les coudes. Leur amitié n’est pas un vain mot, elles s’écoutent,
s’entraident, se conseillent … Ce qui est intéressant à constater c’est
qu’elles ne sont pas issues du même milieu mais réussissent, malgré leurs différences,
à être en « phase », respectueuses et prêtes à tout les unes pour les
autres. Tout simplement, parce qu’elles ont un cœur et que la bonté, l’empathie
font partie de leurs qualités.
L’auteur a fait un travail de recherches sérieux. Des
événements historiques réels sont introduits dans son récit. C’est assez léger
mais ça met une toile de fond cohérente et c’est bien fait. De plus les
conditions de travail (que ce soit pour la branche commerciale avec les
commandes à faire en amont etc, ou dans un autre domaine) sont décrites avec assez
de détails. En ce qui concerne la vie de tous les jours, on réalise qu’il est
difficile, en 1912, pour les femmes, de s’installer seules, de sortir sans
chaperon, de prendre la parole, d’avoir le même salaire que les hommes,
d’évoluer sans dépendre du milieu où on est né … Mais, heureusement, les
mouvements féministes commencent à se mettre en place !
J’ai eu un plaisir immense à lire ce roman et à suivre ces
quatre amies. Si certaines situations sont un petit peu prévisibles, ça n’a
aucune importance. De nombreux thèmes sont abordés, ce n’est pas approfondi
mais l’essentiel, c’est d’en parler pour situer le contexte, évoquer les
obstacles, rappeler ce qu’il se passait quelques années avant la première
guerre mondiale.
L’écriture (merci à la traductrice pour le vocabulaire de qualité) est fluide, plaisante, il se passe toujours quelque chose, je n’ai pas vu le temps passer et je vais m’empresser de lire la suite !
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