In extremis
Auteur : Anouk Shutterberg
Éditions : Récamier (13 mars 2025)
ISBN : 978-2385771652
400 pages
Quatrième de couverture
Dans le torrent de la Leysse, à Chambéry, sont retrouvées
des têtes de femmes coupées, maquillées et coiffées d'une couronne d'edelweiss.
Axelle, journaliste aux faits divers, décide de mener l'enquête. Tout converge
vers Valfréjus, station réputée pour les sports extrêmes. Derrière l'ambiance
festive qui règne en altitude, au milieu des amateurs de sensations fortes, un
tueur se dissimule.
Mon avis
« In extremis » est un roman addictif, bien
rédigé, explorant la noirceur de l’âme humaine.
Je suis ressortie de cette lecture, lessivée, secouée, mais également
admirative car tout s’emboîte à merveille sans fausse note ce qui est la preuve
d’un excellent travail de fond.
On fait rapidement connaissance avec une fratrie : un
frère et ses deux sœurs. Lui, Paul est entraîneur et manager de sa frangine
Marie, sportive de l’extrême principalement en montagne Elle est un peu tête
brûlée et veut toujours repousser les limites. Les sponsors lui demandent
toujours plus, va-t-elle tenir le rythme ? Le souhaite-t-elle ou veut-elle
souffler ? L’autre fille, Axelle, pratique les mêmes activités mais sans prendre
autant de risques. Elle est journaliste à la rubrique faits divers d’un quotidien.
Pour alimenter ses articles, elle est assez proche de Fred, un policier qui lui
souffle des scoops (ou si elle a vent de quelque chose, elle le sollicite).
L’horreur frappe. Des têtes de femmes coupées, mises en
scène, sont retrouvées dans le torrent de la Leysse, à Chambéry. Axelle essaie
d’avoir des informations pour rédiger son papier. Elle sent que des éléments
échappent à la police et elle de son côté questionne, fouine. Un tueur a agi,
risque-t-il de récidiver ? Comment le coincer ? la peur s’installe et
chacun va finir par se méfier de son voisin. Faut-il rechercher dans les
relations des « décapitées », sont-elles choisies au hasard ou selon
un critère précis ?
Les événements amèneront le récit à Vafréjus, une station de
ski où l’atmosphère est à la fête (mais est-ce que ça va durer ?). Le
lecteur observe les sportifs, plein d’énergie, de vitalité, prêtes à faire la
fête. Le calme peut-il être seulement apparence ? Peut-on profiter d’un
séjour sans avoir peur ?
En parallèle de ce qui se déroule dans présent, nous lisons
les confidences d’une personne et au fil de ses révélations, nous cernons qui
elle est. C’est progressif et ça apporte quelques éclaircissements.
La tension monte de plus en plus. On ne sait pas, on ne sait
plus et pourtant on espère que tout va se résoudre, que ça va aller mieux car
on a peur. Une play list (qui a accompagné l’auteur lorsqu’elle écrivait),
disponible, nous plonge dans l’atmosphère de cette intrigue. J’ai trouvé
intéressant d’avoir accès aux pensées de certains, afin de mieux cerner le
pourquoi de leurs agissements. J’ai été traversée par de nombreuses
émotions : colère, angoisse, dégoût, soulagement mais si court... J’ai
serré les poings quand les faits ne tournaient pas comme je l’avais envisagé.
Anouk Shutterberg a ce don qui me semble plus
qu’important : on se sent concerné par l’histoire qu’elle présente comme
si on connaissait ceux et celles qu’elle décrit. Son écriture fluide,
accrocheuse nous entraîne dans l’univers qu’elle a choisi. Et on n’en sort qu’à
la toute fin. Elle sait nous prendre dans ses rets, ce qu’elle décrit nous noue
le ventre. On veut comprendre comment une personne peut en arriver à de telles
extrémités. Et quand on a les explications, c’est terrible.
Un nouveau titre très réussi pour une autrice à
suivre !
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