Les Sortilèges de la cité perdue (Thunderhead)
Auteur : Douglas Preston & Lincoln Child
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Michèle Garène
Éditions : L’Archipel (9 mai 2012)
ISBN : 978-2809807103
510 pages
Quatrième de couverture
Depuis que les parents de Nora Kelly sont morts, le ranch familial a été laissé
à l'abandon. Un soir, elle s'y rend et découvre la maison saccagée quand,
soudain, une étrange créature velue, tenant autant de l'homme que de l'animal,
lui saute dessus en lui réclamant la lettre. Heureusement, une voisine réussit
à mettre en fuite l'agresseur...Avant de partir, Nora découvre une lettre
écrite il y a quinze ans par son père, alors en quête de Quivira, la légendaire
cité de l'or, dont il confirme l'existence et la localisation. Nora, stagiaire
à l'Institut archéologique de Santa Fe, parvient à convaincre le patron de
l'Institut de financer une expédition archéologique pour mettre au jour
Quivira, la cité perdue des Indiens anasazis. Nora prend la tête de l'expédition.
Mais au fur et à mesure que son équipe approche du but, elle est confrontée à
l'horreur et à la mort.
Mon avis
Nora Kelly, jeune stagiaire à l'Institut archéologique de Santa Fe, ne sait pas
ce qui est arrivé à son père, disparu depuis des années.
Maintenant, sa mère est, elle aussi, décédée et il ne lui reste que son jeune
frère pas très courageux, plutôt porté sur la bouteille et les jolies femmes
que sur le travail.
Il n’a qu’un souhait, que sa sœur vende le vieux ranch hérité de leurs parents,
non habité, laissé à l’abandon, qui s’abime et perd de sa valeur.
Nora n’a pas envie de céder…
Elle se rend dans la maison familiale pour faire un tour et se fait agresser
par deux créatures recouvertes de peaux de bêtes. Une gentille voisine vient à
son secours et Nora en sera quitte pour une belle frayeur. En repartant, elle
découvrira une lettre écrite par son père des années auparavant mais postée
récemment. Il évoque dans ce courrier une découverte archéologique inestimable.
Tous les sens en éveil, Nora veut partir mais …. elle est en stage et ne
maîtrise pas la logique des projets de l’Université….
Comment arriver à ses fins ? Comment trouver les renseignements manquants,
l’équipe et surtout le financement ? Sans vouloir vexer les messieurs qui me
lisent, Nora est une femme…qui plus est une femme de tête…. Donc alliant
courage, ténacité, ruse avec un sourire et des arguments convaincants, elle va
pouvoir partir et nous à sa suite….
Nous allons donc nous retrouver embarqués dans une expédition scientifique à
but archéologique.
Ici, c’est de la cité de Quivira qu’il s’agit, mythe ou réalité, ce lieu a été
évoqué par Vásquez de Coronado (voir Wikipédia, je ne vais pas faire un cours).
Toujours est-il que c’est dans une nature hostile (le Grand Canyon américain
difficile d’accès et où l’on trouve peu d’eau) à la météo changeante, que nos
protagonistes vont évoluer. Il y aura, bien entendu, une tribu indigène pas
très contente de les voir progresser et bien décidée à les détourner de leur
but final.
Mêlant habilement le contenu du roman avec des informations captivantes (qui
peuvent donner envie aux lecteurs d’aller plus loin dans la découverte et la
connaissance), Douglas Preston et Lincoln Child ont le don de nous mettre dans
l’ambiance et de nous donner envie de tourner les pages au plus vite.
Ce roman pourrait donner une apparence de « déjà vu »: une expédition avec des
personnages au caractère marqué (la chef, celle qui voudrait être khalife à la
place du khalife, le courageux, le peureux, le taiseux, sans oublier ceux dont
on pense qu’ils sont « comme ça » alors qu’ils sont tout à fait différents ….);
ceci entraînant des tensions, des échanges de sentiments, des situations
conflictuelles comme toujours lorsqu’on vit en vase clos…. Mais l’apport de
connaissances archéologiques: les porteurs de peau, les kivas …. agrémentées
avec discernement et intelligence d’un peu d’ésotérisme (léger et supportable)
donne un livre qui a tout pour plaire et qui est une vraie détente.
L’écriture est de qualité, travaillée sans être ostentatoire, les dialogues
bien vivants. Les relations entre les uns et les autres, parfois un peu
caricaturales…. Mais en petit comité, dans des conditions particulièrement
éprouvantes, les personnalités se dévoilent plus et se laissent aller, les
masques tombent très vite et ceci peut expliquer cela.
Nora, le centre de tout cela, m’a vivement intéressée. Elle est intègre, elle
sait ce qu’elle veut, elle est constructive dans ses actes, attentive à
l’autre; de plus elle a un regard sur le passé qui est celui d’une femme qui
sait prendre du recul, honorer ceux qui nous ont précédés, respecter ce qu’ils
ont laissé pour éviter les pillages dangereux….
Sur la fin, le rythme s’accélère, nous forçant à retenir notre souffle devant
tout ce qui se passe…
Bien sûr, ça fait beaucoup d’aléas mais tout cela reste un roman, n’est ce pas
?
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