Je sais que tu mens
Auteur : Erika Navilles
Éditions : Alter Real (13 Juin 2025)
ISBN : 978-2385753900
240 pages
Quatrième de couverture
Ville de Vancouver. Deux adolescents ont disparu. Parmi eux,
le fils de Claire. Détail troublant, il n’a pas emporté son téléphone. La
police pense qu’il s’agit d’une fugue, mais Claire, qui l’a élevé seule,
n’arrive pas à y croire. Elle le connaît par cœur, il n’aurait jamais fait ça.
Pourtant, elle sait qu’on a tous des secrets. Elle la première. Et si son passé
était en train de ressurgir ? Et si ses mensonges étaient à l’origine de la
disparition de son fils ?
Mon avis
Claire vit seule avec son fils, Lucas, à Vancouver. Elle
travaille dans un établissement scolaire comme assistante maternelle et a peu
de liens avec les autres, à part avec une amie. Lucas est comme elle, assez
solitaire, en retrait. La faute, sans doute, a un passé assez lourd que nous
découvrons dans d’autres temporalités, alternant avec le présent.
Ce jour-là, Claire apprend que la fille d’une célébrité a
disparu. Elle connaît cette adolescente, qui semble être la seule avec qui Lucas
discute et échange. D’ailleurs, lorsqu’elle rentrera, elle le questionnera, il
sait peut-être où et pourquoi cette jeune fille est partie. Sauf qu’une fois
chez elle, elle découvre qu’il n’est pas là, qu’il a abandonné son téléphone et
n’a laissé aucun mot. Cela ne lui ressemble en rien, qu’a-t-il pu se passer ?
À partir de là, Claire n’a qu’un but : retrouver son
enfant, la seule personne au monde qui compte vraiment pour elle. Mais pour y
arriver, il faut probablement, marcher dans ses traces pour comprendre ce qui l’a
poussé à agir ainsi. Est-il seul ou accompagné ? Que cherche-t-il et
pourquoi ? Comme toutes les mères, Claire est prête à tout pour que la vie
reprenne son cours mais a-t-elle tout envisagé ? Pense-t-elle à ce que
risque de découvrir Lucas ? Des événements qu’elle lui a volontairement tus
et qui peuvent le déstabiliser profondément alors qu’il est un peu fragile ?
Avec une écriture très addictive, l’auteur nous entraîne
dans son histoire. Les retours en arrière distillent des informations qui
aident à cerner ce qu’a été la vie de chacun avant ce quotidien d’angoisse pour
cette maman. Cette construction, où plusieurs périodes de la vie de Claire sont
évoquées, est très bien pensée et parfaitement mise en place. On prend
connaissance des non-dits, des mensonges, du vécu de chacun … Les éléments se
mettent en place, comme un gigantesque puzzle qui fait froid dans le dos, qui
questionne, qui interpelle.
Rien n’est simple, certains individus ont deux facettes et
on se demande qui croire. L’atmosphère est anxiogène d’autant plus que quelques
faits bizarres se produisent.
C’est le deuxième livre que je lis d’Erika Navilles et je
suis conquise. Elle n’est pas restée dans le même registre, elle a su se
renouveler, ce qui n’est pas forcément facile. Elle aborde de nombreuses thématiques,
la manipulation, la confiance dans le couple et en amitié, la place qu’on donne
à ses origines, ce qu’on croit, ce qu’on réfute…
Elle sait adapter son style à ce qu’elle présente. On vit l’anxiété
de Claire, ses tourments face à son impuissance. On fait corps avec elle tant on est pris dans
le récit. J’ai eu peur que certains protagonistes soient très manichéens et
bien pas du tout ! Ils sont terriblement humains, sensibles et parfois ils
font des erreurs par maladresse, parce qu’ils ne savent pas aimer, exprimer ce
qu’ils ressentent ou tout simplement parce qu’ils n’ont pas les bons « codes ».
Un roman très abouti et un vrai plaisir de lecture !
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