Si Rome meurt
Auteur : Renaud Rodier
Éditions : Anne Carrière (22 Août 2025)
ISBN : 978-2380823622
290 pages
Quatrième de couverture
Par une nuit de septembre, à Rome, trois amis sortent d’un
cinéma. Pietro, Tama et Monica ont en commun d’avoir chacun un parent étranger.
Ils plaisantent souvent sur le fait qu’à eux trois ils forment un Italien et
demi. Sur la place Colonna, ils croisent une cohorte avinée qui célèbre une
victoire : Giorgia Meloni vient de remporter les élections. Pietro, qui a
dix-huit ans ce soir, se soucie peu de politique. Sa seule obsession est le
court métrage qu’il doit réaliser pour l’examen d’entrée dans une prestigieuse
école de cinéma. Mais devant la fontaine de l’Acqua Paola, il rencontre un
clochard qui a d’étranges théories sur l’univers. Un doute gagne Pietro : ce
SDF illuminé pourrait-il être son père, un astrophysicien disparu dix ans plus
tôt ?
Mon avis
« Qu’on se le dise : à Rome, le temps ne s’écoule
pas comme ailleurs. »
2022 : Giorgia Meloni vient d’être élue. À Rome, certains
fêtent sa victoire, d’autres non.
Trois jeunes amis sont dans les rues. Pietro, toujours avec
sa caméra, comme une prolongation de sa main, de son corps, de son esprit. Il
filme, pour ne pas oublier, pour garder une trace, parce qu’il aime ça et qu’il
veut aller dans une école de cinéma. Avec lui, Monica, au look gothique, à
fleur de peau avec qui peut-être…. et puis Tama, le colosse.
Ils partagent beaucoup ces trois-là, avec pudeur parfois, en
essayant de se comprendre car ils sont très différents les uns des autres. Un
soir, une rencontre bouleverse Pietro, un clochard illuminé qui s’intéresse à l’univers,
qui parle de théorie… Et si c’était son père, astrophysicien, disparu depuis
une dizaine d’années ? Pietro lance sa quête, celle d’un jeune pour
comprendre qui était son père, savoir qui il était. C’est très fort et bien amené.
Ce roman se démarque par son approche de l’existence. C'est
une magnifique réflexion sur la vie, l'influence de notre passé, nos désirs
pour le futur, ce qu'on veut, ce qu'on a, comment les rencontres modifient
notre "trajectoire".
La place de l'art et du cinéma apporte un autre regard sur
les événements décrits et présentés. Les passages "filmés" sont un
plus indéniable. Rome tient une grande place, la ville est là, elle bruit,
bouge, vit sous nos yeux, avec tous ces habitants, même ceux que certains
préfèrent ne pas voir car ils sont moins reluisants.
L’écriture de l’auteur est fine, délicate, douce et imagée.
Ce récit est une parenthèse, une belle histoire qu’on découvre en marchant dans
les rues de cette cité superbe et en s’imprégnant de l’atmosphère qui y règne.
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