"Cabane" d'Abel Quentin


Cabane
Auteur : Abel Quentin
Éditions : de l’Observatoire (21 Août 2024)
ISBN : 979-1032925430
480 pages

Quatrième de couverture

Berkeley, 1973. Département de dynamique des systèmes. Quatre jeunes chercheurs mettent les dernières touches au rapport qui va changer leur vie. Les résultats de l'IBM 360, alias « Gros Bébé », sont sans appel : si la croissance industrielle et démographique ne ralentit pas, le monde tel qu'on le connaît s'effondrera au cours du XXIe siècle. Au sein de l'équipe, chacun réagit selon son tempérament ; le couple d'Américains, Mildred et Eugene Dundee, décide de monter sur le ring pour alerter l'opinion ; le Français Paul Quérillot songe à sa carrière et rêve de vivre vite ; et l'énigmatique Johannes Gudsonn, le Norvégien, surdoué des maths ?

Mon avis

Le « rapport Meadows », du nom de deux de ses principaux auteurs, les écologues Donella et Dennis Meadows (avec l’économiste Jorgen Randers) a été publié en 1972. Il aborde les liens entre les conséquences écologiques de la croissance économique, la limitation des ressources et l’évolution démographique. Il a été mis à jour en 1992, 2004 et 2012. On le sait, il faut une prise de conscience, se remuer, agir mais … un renoncement collectif et un effort de chacun (surhumain pour beaucoup…) est-ce possible ?

S’inspirant de cet écrit, Quentin Abel tisse un récit surprenant et intéressant. Le rapport 21 de quatre chercheurs à Berkeley est édifiant. Pour cette partie, l’atmosphère est particulièrement bien retranscrite. On sent la volonté de ces scientifiques de donner le meilleur d’eux-mêmes. Et inévitablement les questions sont là. Que mettre en place, comment réagir ?  Les caractères se révèlent, le couple américain Dundee parcourra le monde pour expliquer, prouver l’urgence de modifier la façon de vivre, les deux autres, français et norvégien, prendront d’autres décisions …

Plus ou moins rapidement, tous arrivent au même constat : il est difficile de faire bouger les lignes. Alors à quoi bon pensent quelques-uns. Baisser les bras ? Se battre seul ? Continuer avec d’autres ? Changer de vie et abandonner ?

Ce roman pourrait nous faire la morale, mais il n’en est rien. On s’éloigne de l’essai pour découvrir après la première partie, les personnages dans toute leur singularité dont Johannes Gudsonn, un homme mystérieux, très particulier, dans son approche de la vie, des mathématiques … C’est là que le récit prend une autre dimension, tant l’auteur creuse qui était cet homme, ses choix, ses peurs face à ce qu’il devine de l’avenir de notre planète …

J’ai eu quelques difficultés à rentrer dans ce livre, je me sentais un peu en dehors, il m’a fallu un peu plus de cent pages pour être plus à l’aise. Ce que j’ai particulièrement apprécié c’est qu’Abel Quentin a su me motiver pour lire la suite, en offrant d’autres « ouvertures » ...

L’écriture est fluide, parfois ça m’a semblé un peu long et j’avais peur d’un texte un peu trop lisse, identique pendant les presque cinq cent pages, heureusement ce n’est pas le cas.

En tout cas, c’est un titre qui se démarque, assez original et je ne regrette pas de l’avoir lu.

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