Ceux qu’on tue (The Kind Worth Killing)
Auteur : Peter Swanson
Traduit de l’américain par Christophe Cuq
Éditions : Gallmeister (2 Mai 2024)
ISBN : 978-2404080116
434 pages
Quatrième de couverture
Londres-Boston, vol de nuit. Ted Severson rencontre la
superbe et mystérieuse Lily Kintner. Ils bavardent, boivent des cocktails, et
voilà que peu à peu se déclenche un jeu de la vérité au cours duquel, un détail
après l’autre, Ted se dévoile à l’oreille bienveillante de Lily. Il lui avoue
l’échec de son couple : sa femme, Miranda, le trompe. Il en vient même à
confier qu’il la tuerait bien. Et que ce ne serait finalement que justice. Or
Lily déclare le plus sérieusement du monde qu’elle est prête à l’aider. Après
tout, des tas de gens méritent de mourir, pour toutes sortes de raisons. Mais
Lily s’est bien gardée de révéler à Ted son passé de tueuse. Quand les choses
dégénèrent, les chances de chacun de s’en tirer ne sont clairement pas les
mêmes…
Mon avis
C’est long quand on attend un avion… Alors, même s’il est
marié avec la magnifique Miranda, Ted discute avec Lily. Ils obtiennent même de
voyager dans deux sièges voisins. Elle est un peu coquine et lui propose,
pendant ce vol, hors du temps, de tout se dire de leurs pensées les plus
obscures. Après tout, il y a un peu de chance qu’ils se revoient un jour…. C’est
comme ça qu’il finit par dire que sa femme le trompe avec le chef de chantier
de leur future immense et belle maison (car Ted est très fortuné) et que
parfois, il se sentirait presque prêt à la tuer.
La réplique de Lily est audacieuse. Tout le monde va mourir
un jour ou l’autre et si certains n’ont pas la bonne attitude, autant les punir
et s’en débarrasser (en faisant tout pour ne pas se faire prendre). D’ailleurs
s’il est d’accord, ils peuvent se revoir (en prenant des précautions) et elle l’aidera
à pour cette « mission ». C’est totalement amoral, mais s’envoyer en
l’air avec celui qui suit les travaux, ce n’est pas mieux, non ?
En dire plus serait prendre le risque d’échapper une
information importante. C’est un récit choral avec quatre narrateurs, parfois
une même situation est vue par deux personnes différentes et on apprend des
choses que le premier n’avait pas signalé par exemple. C’est très bien fait. On
s’aperçoit vite que l’image renvoyée aux autres n’est pas forcément juste.
Certains cachent bien leur jeu, manipulent, mentent avec aisance … C’est
absolument génial tant c’est tordu et machiavélique, il fallait y penser (et
les dernières lignes, un régal !
Tous les personnages ont des caractères complexes, bien analysés,
avec des liens qui semblent établis et qui peuvent changer très vite. Personne
n’est vraiment clair ! De nombreux rebondissements, non prévisibles, donnent
du rythme. Peut-être que, parfois, le texte aurait gagné à être plus épuré mais
on passe assez vite à la suite donc ça va.
L’écriture est plaisante (merci au traducteur), le vocabulaire
soigné. Les dialogues peuvent donner des indices si on est bien attentif.
En résumé, une histoire surprenante, qui change des
thrillers habituels. Je verrai bien une adaptation en film !
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