Auteur: David S. Khara
Editions: Critic (Octobre 2010)
ISBN:978-2264054647
280 pages
Quatrième de couverture
1942. Pologne. Camp de Stutthof. Le chef suprême de la SS rencontre secrètement le scientifique en charge du plus important projet du 3e Reich.De nos jours. États-Unis. Jay Novacek, jeune trader new-yorkais, dépressif et alcoolique, reçoit la visite de deux émissaires de l’armée. Son père, haut gradé de l’US Air Force, vient d’être assassiné. Aussitôt, la C.I.A. dépêche une pétillante recrue pour protéger le fils du défunt.
Mon avis
Un zeste de Robin Cook pour les expérimentations
scientifiques ….
Un zeste de John Grisham pour le rapport à la bourse, à
l’argent, aux grandes firmes économiques ….
Un zeste de Clive Cussler pour les militaires, les femmes
(une gentille (avec un peu d’amour), une méchante, et quelques seconds rôles …)
ainsi qu’un humour de bon aloi tournant parfois en dérision les situations les
plus tendues …. sans oublier le rapport passé/présent ….
Tous ces grands noms du roman policier n’ont qu’à bien se
tenir, un bon auteur est né !
David S. Khara a réussi un savoureux mélange de tous ces
genres pour nous entraîner dans un récit étourdissant, bien construit, aux
nombreux rebondissements et à l’écriture de qualité.
Jay Novaceck, jeune trader new yorkais, mène une vie qui lui
plaît malgré une enfance douloureuse qu’il a du mal à oublier. Un événement
fâcheux va le faire basculer dans le clan « des dépressifs alcooliques » … il
survit tant bien que mal jusqu’au jour où , deux militaires sonnent à sa porte
pour lui annoncer que son père est mort … Il le détestait et sa première pensée
sera « bon débarras » … Sa mère le suivra de peu mais avant de mourir, elle
aura eu le temps de lui remettre quelque chose …
Sa vie va se trouver bouleversée du jour au lendemain sans
qu’il ait le temps de se poser.
Tous ses repères volent en éclats, ses certitudes sont
ébranlées.
De ce fait, il va partir à la découverte de son père, mais
pas seulement …. une terrible menace pèse sur l’humanité et il l’apprend en
faisant ses recherches. Qui était vraiment ce père qui l’a abandonné, pourquoi
l’a-t-il laissé ? Que cachait-il?
Confronté à des dangers qu’il n’avait même pas envisagés,
Jay ira à la rencontre de son géniteur, mais encore de lui-même, des autres,
élargissant sa vision et cessant de se regarder le nombril ….
Le rythme est haletant, passionnant, car on passe des
impressions de Jay, qui donne ses ressentis, analyses des faits, pose ses
interrogations (emploi du pronom « je ») à une narration classique (à la
troisième personne) alternant les faits présents à des incursions dans le
passé. Le passé revisité de façon subtile avec des personnages historiques
ayant existé et d’autres totalement fictifs, dans un amalgame très bien dosé et
assez vraisemblable (sauf le « fait » en lui-même mais cela ne nuit pas à
l’intrigue). De plus, pour éclairer le lecteur, sans tomber dans des longueurs
inutiles, certaines explications sont apportées par le biais des notes du père
de Jay (on reprend alors la narration à la première personne, plus légère et
nous mettant tout de suite dans l’ambiance.)
C’est donc une construction originale et superbement bien
dosée qui donne en partie sa «force » à ce policier, d’autant plus que les
différents genres d’écriture peuvent se côtoyer dans un même chapitre, évitant
tout phénomène de lassitude.
Les différents protagonistes, quant à eux, sont humains,
avec des forces, des faiblesses, des parts d’ombre et des blessures
L’auteur aurait pu forcer « le trait » en essayant
d’approfondir la personnalité de chacun des individus mais il a su leur donner
un vrai caractère sans alourdir son récit qui rebondit ainsi de pages en pages.
De plus, ça et là, il distille quelques réflexions un peu
plus profondes, nous montrant qu’il sait réfléchir
« Le suicide n’est pas une preuve de courage, mais
d’abandon. Des erreurs, des fautes, nous en commettons tous. La force d’un
homme ne se mesure pas au nombre de coups qu’il peut donner. »
autant que manier l’humour.
«Je mate sa chemise gonflée par sa petite poitrine ferme.
Au diable les fantasmes : soit je lui mets un pain, soit je
saute de l’avion pour ne plus voir sa gueule. »
Les esprits chagrins (et il y en aura certainement) diront
que tout cela est un peu trop caricaturé, presque « américain ». Il n’empêche
qu’on ne voit pas le temps passer en lisant cet opus que je recommande
fortement pour les amateurs du genre.
NB: Monsieur Khara, je vous donne ma date d'anniversaire
pour votre prochain roman? Skritt, tu es d'accord? Chacun son tour?
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