Le fleuve et le sablier
Auteur : David Tiquant
Éditions : Kyklos (29 Juillet 2010)
ISBN : 978-2-918406-10-5
274 pages
Quatrième de couverture
Après s'être libérée de la férule d’un père autoritaire,
puis du joug d’un mari tyrannique, Victorine Delbert s’enfuit de sa province et
débarque dans le Paris des années 1960 afin de s’autoriser un autre destin
possible. Directeur d’une multinationale, petit-fils d’un ministre de la IIIe
République et fils d’un capitaine d’industrie, François Lermier suit un
parcours héréditaire en négligeant ses vœux de jeunesse formés au début de la
Seconde Guerre mondiale.
Mon avis
Au moment d’écrire mon avis, je suis très embarrassée. J’ai
postulé et me faisais une joie de découvrir un nouvel auteur de cette maison
d’éditions à "la voix dissonante" qui se démarque par ses choix. Or,
pour moi ce livre n’a pas tenu ses promesses. J’en attendais beaucoup au vu de
la quatrième de couverture et j’ai été déçue. Je m’aperçois qu’il est plus
difficile de parler d’un livre que l’on n’a pas aimé. C’est plus délicat à
argumenter car on ne veut pas faire de peine à l’auteur qui a mis sans aucun
doute, tout son cœur à écrire cette histoire. Mais ne pas dire ce que je pense
réellement, c’est tricher, c’est faire de la démagogie et ce n’est pas le but
du forum. Est-ce que ça me pose problème parce que ce livre m’a été offert ? Il
y a de cela aussi, certainement…
Le sujet « revenir sur sa vie et faire le point », bien que
déjà vu et lu mérite le détour car il y a toujours à dire. La façon de
l’aborder ici, par le biais du dialogue avec « l’envoyé de l’universelle nature
» est une idée originale mais qui n’a peut-être pas été assez exploitée. Cet
envoyé aurait mérité d’être plus présent puisqu’il était là….. ou alors ne pas
le mettre et laisser Victorine raconter sa vie dans un journal intime ou autre.
La force de l’auteur est peut-être d’avoir su retranscrire
les sentiments d’une femme alors que c’est un homme… Il sait montrer combien
Victorine peut devenir transparente pour continuer à être aimée, combien elle
se pose de questions …
Mais il n'y a pas seulement Victorine, il y a aussi
François.
L’idée de mettre deux personnages très différents abordant
les rives de la mort « le fleuve » qu’on traverse et faisant une pause pour
revoir le temps passé (le sablier) est bonne, d’autant plus que leur approche
est opposée, l’une est « prête », l’autre pas. Mais là encore, un peu de
déception, ces différences n’étant pas mises en exergue comme elles le
méritaient.
De plus, je n’ai pas vu l’intérêt du dialogue entre Albert
Targon et le passager du métro.
J’ai trouvé l’écriture très irrégulière. Certains passages
se veulent une réelle réflexion (bien que pas nouveaux pour qui a lu des livres
sur ce sujet, entre autres Paulo Coelho) :
« …je ne devais
exister qu’au travers de son regard, de ses désirs ; je devais donc renoncer à
ma dignité, renoncer à demeurer une femme pour n’être qu’une chose. »
« Que pensez-vous de
la survivance de l’esprit ? » « Je pense que chaque humain a en lui l’intuition
d’une possible éternité de l’esprit …. L’homme ne porte pas en lui-même la
mémoire de son commencement, il est privé de la perception de n’avoir jamais
été, aussi ne peut-il trouver en lui l’idée de ne plus être. »
Mais voilà, je n’ai pas trouvé que ces mots « sonnaient »
justes. Ils n’arrivaient pas avec une réelle démarche de recherche de soi ou
alors je ne l'ai pas senti. C’était comme si l’auteur voulait dire certaines
choses importantes à ses yeux et les « plaquait » de temps à autre …
C’est dommage parce que, de ce fait, je n’ai sans doute pas
su tirer parti correctement du contenu de ce roman. La rencontre n’a pas eu
lieu, les mots de cet auteur ne sont pas venus me parler au cœur ....
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