L’autisme expliqué aux non-autistes
Auteurs : Brigitte Harrisson et Lise St-Charles
Avec la collaboration de Kim Thúy
Éditions : Marabout (Février 2018)
ISBN : 978-2501126977
192 pages
Quatrième de couverture
Comment fonctionne le cerveau d'une personne autiste ?
Pourquoi cette dernière a-t-elle besoin de rituels ? Les autistes ont-ils un
sens de l'humour différent ? Autant de questions concrètes et vécues, parmi une
cinquantaine d'autres, auxquelles Brigitte Harrisson et Lise St-Charles
répondent ici, pour nous aider à mieux comprendre les personnes autistes et à
mieux répondre à leurs besoins au quotidien. Elles nous dévoilent des pistes
inédites issues des neurosciences, de leurs recherches cliniques mais aussi de
l'expérience de Brigitte Harrisson, autiste, et de l'écrivaine Kim Thúy, mère
d'un fils autiste.
Mon avis
« Il n’y a rien
qui doive être craint dans la vie, il y a seulement quelque chose à comprendre. »
Marie Curie
Ce livre offre une vision nouvelle de l’autisme car avec les
témoignages réguliers, tout au long des chapitres, de Brigitte Harrisson, intitulés
« Brigitte décrit » ou « Brigitte se souvient », nous avons
« un point de vue de l’intérieur », complété par celui d’un parent
(Kim) et d’un professionnel (Lise). Trois
angles d’approche de toutes les difficultés de communication, de gestion des
émotions, d’organisation (notamment le
traitement des informations) qui sont présentées et qui influencent le
quotidien des personnes souffrant d’autisme. L’approche des troubles du spectre
autistique (TSA) par les neurosciences est également abordé dans ce recueil
ainsi que le langage SACCADE conceptuel (LSC), créé par une personne autiste, qui est
utilisé avec succès au Canada pour communiquer de manière plus fonctionnelle et
permettre l’organisation de la pensée.
Dans cet ouvrage, les auteurs nous rappellent que les
personnes autistes doivent « penser » chaque action, chaque geste,
car rien n’est vraiment automatique pour elles. (Lorsque vous changez de
vitesse en conduisant, vous le faites sans réfléchir et sans décomposer vos
gestes, une personne souffrant de TSA devrait planifier chaque mouvement, le
programmer, puis agir en pensant à ce qu’elle fait). Beaucoup de spécialistes
se sont penchés sur ce handicap et Temple Grandin, une américaine, a dit que les autistes étaient des « penseurs
visuels ». Mais un seul courant de pensées ne peut pas définir l’autisme.
Il faut l’aborder sous différents aspects (génétiques, neurologiques,
comportementaux…) pour mieux le connaître et trouver pour chaque individu ce
qui sera susceptible de l’aider à avancer.
« Quand on est
autiste, tout entre par les yeux, que ce soit le toucher, l’image ou le son. »
Pour avoir conscience de son corps et de son environnement,
une personne autiste peut avoir besoin de vêtements enveloppants (avec une
capuche par exemple) et de toucher les meubles comme le ferait un aveugle.
Trois caractéristiques rappellent ces troubles : difficulté d’initiative
du cerveau, difficulté d’abstraction, difficulté de rappeler l’information en
temps réel . Une personne autiste perçoit le froid mais ne sait pas quoi faire
de cette information. Avant de parler d’autonomie,
il faut l’aider à acquérir une autogestion.
En conclusion, il faut accepter l’idée que, comme les
personnes sourdes avec la langue des signes et la culture sourde (et la
communauté des Sourds (avec une majuscule à Sourds)), les personnes souffrant
de TSA ont un autre langage (et c’est
aux non-autistes de s’adapter), une
autre structure cognitive ….. Aller à leur rencontre ne peut qu’être source d’enrichissement
pour eux comme pour nous…
J’ai énormément apprécié cette lecture qui m’a permis de
découvrir Brigitte Harrisson et Lise
St-Charles, leur centre d’expertise, leurs formations. La construction du livre
avec des chapitres courts illustrés d’exemples, permet de le rendre accessible
et intéressant pour tous.
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