Les jours
de ton absence (The Man Who Didn’t Call)
Auteur : Rosie Walsh
Traduit de l’anglais (Grande Bretagne) par Caroline Bouet
Éditions : Les Escales (3 Mai 2018)
ISBN : 978-2365693530
400 pages
Quatrième de couverture
Lorsque Sarah rencontre Eddie, son monde bascule. Ils sont
faits l'un pour l'autre, elle en est certaine. Les jours qu'ils passent
ensemble ressemblent à un rêve et, à 40 ans, Sarah a le sentiment que sa vie
débute enfin. Quand Eddie, tout aussi amoureux, part à contrecœur pour un voyage
prévu de longue date, tous deux se quittent en sachant qu'ils se reverront très
vite. Pourtant, quelques jours plus tard, Eddie n'a toujours pas donné de signe
de vie...
Mon avis
L’absence peut-elle
être présence ?
C’est le titre (beaucoup plus poétique qu’en langue
originale) et le visuel de la première page (bien plus beau que celui de l’édition
de base) qui m’ont attirée en premier lieu dans ce roman. Comme quoi, il en
faut peu pour décider d’une lecture….
« Les jours de ton absence » est un roman « aérien »,
léger et profond à la fois, ramifié comme les plantes de la couverture, porteur
d’histoires de vies et empli de délicatesse et de tendresse. Il dégage un
parfum d’amour, celui des membres d’une famille, celui des vrais amis et celui
de la rencontre avec l’être aimé. Si la fin semblera « convenue » pour
certains, elle n’en demeure pas moins intéressante car liée à la résilience, au
renoncement, et symbole de beaucoup de messages cachés.
Sarah, récemment séparée de son conjoint, est « tombée en amour ». A quarante ans, elle a rencontré par le plus
grand des hasards Eddie et il y a eu immédiatement quelque chose entre eux.
Elle était là pour passer quelques jours en famille au Royaume-Uni et elle a fini chez lui … comme
une évidence …. Pourtant, raisonnables comme la plupart des quadras, ces deux
là se sont dits qu’une semaine, c’est bien court pour être sûrs et certains d’avoir
rencontré celui ou celle dont vous ne voulez plus jamais lâcher la main… Mais c’est
ainsi, ils le sentaient, le voulaient fort tous les deux donc …. Alors lorsqu’
Eddie a expliqué qu’il avait un voyage prévu de longue date qui se profilait à
l’horizon, ils ont pensé que ce ne serait qu’une petite séparation et avec
Facebook, les emails, les textos, ils allaient rester en contact…. Après les journées idylliques passées à se
découvrir, s’apprécier, s’aimer corps à corps, s’écouter, échanger, se
découvrir à chaque instant plus de points communs, Eddie est parti et Sarah est
restée…. Malgré la séparation
inéluctable (elle habite en Californie et il faudra retourner au boulot, il demeure en Angleterre), ils pensent se donner les moyens d’essayer de
vivre une belle histoire ensemble…
De ce fait, lorsque Eddie s’en va pour son petit périple de
quelques jours, Sarah est confiante. Un premier sms au moment de prendre l’avion
la rassure puis c’est le silence… Plus de nouvelles, une boîte vocale dès qu’elle
appelle, une page facebook inactive…. Qu’est-il arrivé à son amoureux ?
Comment comprendre l’inexplicable ? Y-a-t-il une bonne raison au comportement d’Eddie,
a-t-il eu un accident ?
Je me suis beaucoup questionnée sur ce qui avait pu pousser
cet homme à disparaître. Je n’avais bien entendu pas une seconde imaginé ce qui
avait pu provoquer sa réaction. Autant à la vingtaine, ce genre de situation
peut se produire, autant là, avec des personnes plus matures, cela me semblait
incompréhensible. Et pourtant, les faits étaient là… La souffrance de Sarah
aussi… Bien sûr, ses amis la raisonnent, chacun à sa manière, il arrive même qu’on
lui conseille de l’oublier… Tout ceci, c’est sans compter sur le caractère opiniâtre
de la jeune femme. Elle veut savoir. Elle est forte et fragile à la fois, elle
cache des blessures profondes, elle est secrète se confie peu…. Et lui ?
Est-il aussi serein qu’il le paraît ? Pourquoi sa mère est-elle si
envahissante ? Que cache-t-il ? Où se trouve l’explication ?
Dans le passé douloureux des uns et des autres ?
Ce livre est une réussite. J’ai aimé les protagonistes, qu’ils
soient au premier plan, dans l’ombre ou dans le souvenir des uns et des autres.
La construction en trois parties (dont la dernière où le « je »
change), entrecoupée de quelques lettres, m’a paru adaptée au contenu, en phase
avec les événements. L’écriture de Rosie Walsh (merci à la traductrice) est
lumineuse, douce, délicate, posée. Elle
nous entraîne au cœur de plusieurs familles et son récit est loin d’être aussi
simple qu’il le paraît. Avec un phrasé de qualité, des mots choisis, elle
développe ce que vivent ses personnages. Elle les fait si bien vivre que nous
avons envie de les accompagner, de les aider…et surtout de ne pas les quitter….
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