"La captive aux yeux clairs" de A.B. Guthrie (The Big Sky 1 )


La captive aux yeux clairs  (The Big Sky 1 )
Auteur : A.B. Guthrie
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean Esch
Préface de James Lee Burke et postface de Bertrand Tavernier
Éditions :  Actes Sud   (1er  octobre 2014)     
ISBN :978 2 330 032081            
500 pages      
  
Quatrième de couverture
En 1832, Boone Caudill et ses amis trappeurs rejoignent une expédition vers le Haut-Missouri, vaste région sauvage où vivent les Indiens Blackfeet. Teal Eye, une jeune Blackfoot, fait partie du voyage. Va-t-elle pouvoir servir de "cadeau" pour les Indiens qui défendent farouchement leur territoire ?

Mon avis

Un bon pavé pour l’été, rien de tel pour lire avec plaisir et se sentir rapidement dépaysée!

Nous sommes en 1832, dans l’Ouest américain beau et sauvage, aux paysages immenses, démesurés dans lesquels vivent des indiens. Mais les « blancs » veulent installer leur commerce, leur comptoir, coloniser le territoire petit à petit et certains « oublient » de discuter avec les autochtones qui défendent alors leurs terres. Boone Caudill est un jeune paysan qui suite à une raclée de trop, décide de prendre la route pour rejoindre son oncle Zeb, un trappeur. Ce dernier porte une part de rêves qui fait envie au jeune homme et cela le motive tout au long de sa fuite. Pas facile de   se retrouver sur les routes, on n’y fait pas que de bonnes rencontres, Boone l’apprendra à ses dépends. Il va faire connaissance avec deux compagnons : Deakins un jeune comme lui mais moins fougueux, plus raisonnable et Summer, un vieux sage, habitué des longues pérégrinations. Et bien sûr, Teal Eye, la seule femme ayant de l’importance dans ce récit.

C’est un voyage ardu, semé d’embuches mais jamais Booen ne lâche des yeux le but qu’il s’est fixé. Il démontre un caractère, une résistance à toute épreuve. Il est impressionnant. Parfois, on voudrait qu’il calme son ardeur car trop c’est trop et l’impulsivité n’est pas forcément bonne conseillère,  mais il ne peut pas, cette façon d’être fait partie de lui. C’est l’épopée de cet homme qui nous est présentée. Il a une telle présence dans les pages qu’il ne peut que nous captiver. Dès les premières lignes, on rentre dans l’histoire, happée par le contenu. Les descriptions sont magnifiées par une écriture sublime, forte et puissante.
« ‒ C’est un sacré pays, là-haut, il paraît.
Summers le regarda et sa bouche esquissa un sourire.
‒ Sauvage. Sauvage et beau, comme une vierge. Quoi que tu fasses, tu as le sentiment d’être le premier à le faire ».
L’amitié masculine, rigoureuse qui se tisse entre les protagonistes et les situations auxquelles ils sont confrontés maintient le lecteur dans le récit. Je n’aurais jamais imaginé qu’une « histoire de cow boys et d’indiens »  soit aussi belle…. Il n’y a pas un seul temps mort, pas une longueur tant les présentations de la nature, de l’atmosphère, des relations entre les uns et les autres sont décrites dans un style vif, rythmé, porté par un phrasé envoûtant et des dialogues bien vivants. Les indiens sont droits dans leurs mocassins, fiers et ténébreux…. La nature tient de la place, comme un personnage à part entière et pas seulement en toile de fond, elle vibre, murmure, se fâche, s’impose, se retire, se tait …. Elle est « présence »…..

J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre, il dégage quelque chose qui le rend inoubliable, il se laisse découvrir, se savoure et on le quitte à regrets ….

A noter : Beaucoup de personnages et d’événements de  cette histoire sont inspirés de l’expédition d’Andrew Henry en 1829.
C’est le  premier tome de la très célèbre série ­« The Big Sky » de A. B. Guthrie, texte fondateur de “l’école du Montana”. Ce roman a donné naissance à un film avec Kirk Douglas. L’auteur a reçu le prix Pulitzer en 1950 et on peut, légitimement, s’interroger sur le pourquoi d’une traduction et d’une mise en avant si tardive…..



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