Esquisse d’un pendu
Auteur : Michel Jullien
Éditions : Verdier (Janvier 2013)
ISBN : 978-2864327097
192 pages
Quatrième de couverture
Rompant avec une tradition qui décrit l'atmosphère monacale
des ateliers de copistes du Moyen Âge, ce roman met en scène un scribe très
laïque, Raoulet d'Orléans - personnage réel, il fut l'un des copistes attitrés
de Charles V -, bon vivant, hâbleur, peu chatouilleux sur les mystères de la
religion. Animant un atelier familial au coeur de Paris, actuelle rue
Boutebrie, il a pourtant copié des bibles à tour de bras mais, incapable
d'établir le silence et de se concentrer très longtemps sur ses rectangles de
parchemin, il a pour habitude de fréquenter les tripots des barrières, ceux de
Montfaucon notamment, le grand gibet de Paris.
Mon avis
Une approche très
originale du métier de copiste
Avec un vocabulaire recherché, d’époque, ce qui lui donne un
air ancien, des phrases longues et travaillées, ce roman nous entraîne dans le
monde des copistes.
Beaucoup de phrases commencent par un complément, un
adjectif ou un participe passé, parfois sans verbe, demandant une concentration
maximum au lecture voire une redite pour bien appréhender le contenu.
« Autres habits,
même tendance, chamarré du col aux chevilles, dominante amande et bleu dragée,
quelques rubans de lus ou de moins un peu partout et ces poulaines encornées au
bas des jambes, moulant le pied. »
Ce n’est pas chose aisée que de se plonger dans ce livre. Si
le thème et sa façon de l’aborder sortent de l’ordinaire, le phrasé risque d’en
rebuter plus d’un. Il y a pourtant
beaucoup d’humour dans ce récit, mais il faut presque le « décoder »,
enfin pas toujours, lorsque l’auteur fait une comparaison avec le touring-club,
c’est parfaitement abordable ;-)
J’ai apprécié le fait que Raoulet d'Orléans ne soit pas « coincé »,
qu’il se permette quelques fantaisies dans son travail dont « les petites lucarnes horizontales
distribuées au gré du texte. »
Je ne serais pas aller, de moi-même, vers cet opus mais je
ne regrette pas ma découverte, ne serait-ce que pour le style et l’écriture qui
se démarquent totalement. Il y a moins de deux cent pages mais prévoyez un peu
de temps pour savourer ce texte….
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