Snjór (Snjóblinda)
Auteur : Ragnar Jónasson
Traduit de la version anglaise d’après l’islandais par Philippe
Reilly
Éditions : Points (Mars 2017) / La Martinière (Mai
2016)
ISBN : 9782757863787
360 pages
Quatrième de couverture
Siglufjördur, ville perdue au nord de l'Islande, où il neige
sans discontinuer et où il ne se passe jamais rien. Ari Thór, qui vient de
terminer l'école de police à Reykjavik, y est envoyé pour sa première
affectation. Mais voilà qu'un vieil écrivain fait une chute mortelle dans un
théâtre et que le corps d'une femme est retrouvé, à moitié nu, dans la neige.
Pour résoudre l'enquête, Ari Thór devra démêler les mensonges et les secrets de
cette petite communauté à l'apparence si tranquille.
Mon avis
Ari Thór a presque terminé l’école de police. Au moment des
affectations, il choisit une petite ville de 1200 habitants au nord de l'Islande,
Siglufjördur. Après coup, il ne sait pas très bien comment faire part de cette
décision à sa compagne, Kristin, étudiante en médecine qui ne pourra pas le
suivre…. Elle n’apprécie pas de ne pas avoir été consultée mais il est bien
obligé de partir. Arrivé sur place, il fait connaissance avec son « chef »
et un collègue qui lui font bien comprendre que chez eux, tout est calme et qu’on
ne cherche pas à se compliquer la vie. D’ailleurs, on ne ferme pas sa porte à
clés, tout le monde se connaît et se fait confiance…
On sent, dès le début, que Ari, la jeune recrue, a du mal à
trouver sa place, qu’il ne faut pas qu’il en fasse trop au risque de déranger,
de bousculer les habitudes bien établies. Et pourtant, il va bien falloir agir.
Un vieil écrivain est retrouvé mort alors qu’il venait de préparer, avec d’autres,
une pièce de théâtre. Que s’est-il passé ? Une mauvaise chute dans l’escalier ?
Une petite « aide » pour tomber ? Un accident ou un fait
prémédité ? Il serait plus simple
et plus rapide de classer l’affaire, non ?
Nous sommes en hiver et la petite ville est très
difficilement accessible. Une route verglacée, un tunnel angoissant alors les
suspects potentiels, s’il y a eu crime, sont forcément sur place. On se
retrouve dans un espèce de huis-clos, froid, glaçant, presque sans couleurs
tant il y a de la neige et du blanc. Ari est face à sa première enquête, alors
il n’a pas l’intention de laisser tomber. A petits pas (il ya une certaine
forme de lenteur dans ce roman, sans doute à cause du froid ;-), il
avance, écoute, comprend, interroge une fois, recommence, réfléchit, observe,
comprend…. Loin de Kristin, il se questionne également sur son avenir avec elle
….. Il ne peut pas rentrer à Noël, en tant que dernier arrivé, il est de
permanence et puis, de toute façon, même à pied, les trajets sont difficiles
alors…
Un espèce de malaise est en train de sourdre, Ari est
tourmenté, il semble souffrir de claustrophobie, de peur irraisonnée…. Dans sa mission, il fait de son mieux pour ne
pas être influencé mais ce n’est pas forcément aisé … mais il persévère et s’accroche….
C’est une lecture nordique
où le décor et la toile de fond (une bourgade et ses habitants) ont une
importance capitale. Les deux sont d’ailleurs remarquablement décrits, tant la
nature un tantinet hostile que les gens du coin, un peu taiseux, ombrageux mais
à découvrir …. Le style donne une impression de lenteur mais je pense que c’est
lié au contexte et à ce peu de mouvements vu qu’il n’y a qu’un lieu, qui plus
est, pas très étendu. L’écriture est
fluide et tout cela se lit avec bonheur.
NB : le titre islandais signifie « Cécité des
neiges »….
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