Le fleuve des brumes
(Il Fiume delle nebbie)
Auteur : Valerio Varesi
Traduit de l’italien par Sarah Amrani
Éditions : Agullo (12 mai 2016)
ISBN : 979-1095718000
320 pages
Quatrième de couverture
La pluie tombe sans discontinuer et les eaux du Pô montent
dangereusement. Dans le brouillard, une péniche dérive sans personne à bord :
où est passé Tonna, le batelier ? Étrange. D'autant que la même nuit, son frère
est retrouvé mort dans un accident suspect. Le commissaire Soneri se plonge
dans le passé des deux hommes et exhume leurs lourds secrets.
Mon avis
On est dans la plaine du Pô. Un homme s’est défénestré à l’hôpital
et en parallèle, son frère a disparu en
abandonnant sa péniche. Les deux frères Tonna ont-ils été « accompagnés »
vers la mort ou ont-ils choisi de s’en
aller en même temps ? Le commissaire Soneri se lance dans l’enquête et va
découvrir la face sombre de ces deux hommes.
Suite à plusieurs discussions avec un neveu, des connaissances ou
autres, il s’avère que les frangins étaient des taiseux, farouches, l’un plus
solitaire que l’autre mais surtout d’anciens fascistes ….
Difficile de savoir s’il s’agit d’une vengeance en lien avec
une vieille affaire ou autre chose. Les habitants du coin n’ont pas envie de se
confier, encore moins de se mêler des événements du présent, ils ont bien assez
de vivre et de s’accommoder d’un « hier » pas toujours gai. Certains
lâchent malgré tout quelques bribes.
L’atmosphère est humide, le Pô tient une place énorme comme un personnage à
part entière. Il englobe tout, fait flotter sa brume (qui cache l’assassin ?),
étouffe et clôt l’horizon. C’est dans un
passé trouble, auprès de ceux qui n’ont rien oublié des affrontements d’autrefois,
que devra se renseigner avec doigté le commissaire. Il ne doit braquer personne et aller
doucement. C’est un homme qui sort de l’ordinaire. Il aime bien manger, boire
un petit coup lui est agréable mais heureusement lorsque son rythme ralentit,
la belle Angela, sa compagne avocate le secoue. Elle peut même lui lancer des
idées pour le faire avancer et pas que sur l’affaire qui lui tient à cœur…elle
aime bien la bagatelle avec Soneri aussi ;-) et cela occupe leurs
conversations (et apporte de la légèreté au livre ;-)
La richesse et l’originalité de ce roman tiennent dans son
ambiance et son écriture qui se marient à merveille. Un mélange de lourdeur due
à l’humidité, de lenteur (peu de faits), de fluidité (l’écriture qui coule
comme les eaux du fleuve….) à l’équilibre improbable mais pourtant parfaitement
réussi !
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