Sukkwan Island
Auteur : David Vann
Traduit de l'anglais par Laura Derajinski
Editions : Gallmeister (Janvier 2010)
ISBN: 978 2361780305
Nombre de pages : 192
Quatrième de couverture :
Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement
par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées.
C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y
vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs
personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer
avec ce garçon qu’il connaît si mal.
Mon avis
Un retour sur la vie d’un père, qui entraîne dans son
périple son jeune fils (quand on connaît l’histoire personnelle de l’auteur, on
se dit que ce livre lui a permis d’exprimer beaucoup de ressentis).
On ne s’improvise pas Robinson, le paterfamilias l’a oublié
et la nuit, tous les démons remontent à la surface. De plus, avec l’obscurité,
tous les sens sont exacerbés.
« Roy commençait à comprendre comment son père fonctionnait,
comment il sombrait dans ses pensées sans qu’on puisse l’atteindre, et comment
tout ce temps passé seul en lui-même n’était pas bon et le poussait à s’enfoncer
plus profondément encore. »
Le père organise leur vie, aidé de son fils. Ils se
découvrent, s’apprivoisent mais mal. On ne crée pas du sens ni des liens parce
qu’on le décide, ce n’est pas si simple. Chacun chemine mais pas sur la même
voie.
Se fermer au monde extérieur fait ressortir les
personnalités, les tempéraments. Le père est-il prêt, solide, capable de vivre
cette expérience unique qu’il a choisie mais pratiquement « imposée » à son
fils ?
« ….si Roy, lui aussi, ne faisait pas partie d’un immense
désespoir qui collait à son père partout où il allait. »
Quel est le but de cette initiation ? Les raisons sont assez
clairement définies au début du livre mais ne sont-elles pas un leurre ?
Le malaise grandit au fil des pages, le style est « serré »,
pas aéré car il n’y a pas de chapitres, seulement deux parties (les deux faces
du miroir ?) On sait qu’on ne peut pas intervenir, que seuls les protagonistes
peuvent agir mais on voudrait dire « stop »…
« Et même après avoir vu tout ce que j’ai fait, tout ce que
j’ai détruit, je ne suis pas sûr que j’agirais différemment si j’en avais
l’occasion. »
C’est une lecture qu’on n’oublie pas, qui « marque » et dont
on espère que l’écriture a apporté du bonheur à son auteur….
Merci à mon fils de m’avoir prêté son livre !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire