Metzger voit rouge (Der Metzger sieht rot)
Auteur : Thomas Raab
Traduit de l'allemand (autrichien) par Corinna Gepner
Éditions : Carnets Nord (2014) (Autriche : 2008)
Collection : Romans Noirs
Nombre de pages : 383
ISBN :978-2355361456
Quatrième de couverture
Quand un joueur de foot s'écroule, raide mort, sur le
terrain au beau milieu d'un match, que faut-il en conclure ? Dopage, surmenage
physique ? Mais quand ce même joueur a été, auparavant, copieusement insulté
par les supporters de l'équipe adverse comme de la sienne, à cause de sa
couleur de peau, d'autres pistes peuvent être envisagées. Dans ce deuxième opus
de la série, nous retrouvons le restaurateur de meubles anciens - et enquêteur
à ses heures - Willibald Adrian Metzger, qui ne s'est pas départi de son humour
noir, de ses réflexions philosophiques, ni de son sens aigu de l'observation.
Mon avis
« Dans tous les stades on chantera ?..... »
Il est loin le temps où les soirées foot étaient « bon
enfant », où le sport était encore un loisir....
Maintenant, les salaires sont disproportionnés, les supporters
sont de vrais guerriers et il ne fait pas bon se tromper (même si l'erreur est
humaine) lorsqu'on est arbitre ou rater un arrêt lorsqu'on est gardien...
Ce soir là, le goal a la peau noire et les épithètes peu
gracieux fusent à son encontre... Les
spectateurs, portés par l'effet de groupe, n'ont plus de limites et personne ne
peut les faire cesser. Seul le décès subit du gardien ramènera le silence dans
le stade...
Le restaurateur de meubles, Metzger, qui n'aime pas ce
sport, est venu au match pour faire plaisir à sa tendre amie. Bien mal lui en a
pris, le spectacle dans les tribunes lui fait horreur et celui qui se termine
par la mort sur la pelouse le fait frissonner... Décidément ce lieu, ce n'est vraiment pas son
truc... Il préfère son atelier, ses meubles à restaure, sa bouteille (même s'il
exagère un peu), sa tranquillité (bien que faire une petite place dans son chez
lui à Danjela Djurkovic lui trotte dans
la tête), sa petite vie bien réglée....
C'est le deuxième roman traduit en France mais la série avec
Metzger comprend beaucoup plus de volumes en Autriche. Il est classé dans la
catégorie « Roman Noir » mais l'enquête n'est pas le point dominant du livre.
La relation de Willibald Adrian avec son amoureuse prend aussi pas mal de place
ainsi que les rapports in et off dans le club de foot dont on nous parle « les
Kicker Saurias Regis ».
Metzger souhaiterait rester loin du stade et des ultras (ces
supporters extrémistes qui peuvent s'avérer dangereux) mais voilà qu' « on »
(mais qui est ce « on » ?) s'en prend à sa copine qui est allée faire un tour vers le stade
(portée par une curiosité toute féminine que je comprends aisément).
On atouché à sa dulcinée ? Il voit rouge !!! Il va donc essayer de démêler tout ça avec la
maladresse qui le caractérise. Aidé de Zusanne Vymetal, l'amie de Danjela, qui
connaît bien les footeux et du policier Eduard Pospischill avec qui il s'entend
plutôt pas mal, il va tâtonner, avancer, se mettre dans des situations
ubuesques pour le plus grand plaisir du lecteur.
Le style de Thomas Raab est indéfinissable et il est une
grande force de l'écrivain (avec une mention très bien à la traductrice).
Humour et réflexions plus intenses se côtoient avec bonheur. « Ses batteries
sont rechargées, il est d'humeur positive, le soleil rit, et, dans la rue, les
gens s'ébattent, électrisés par le printemps. La décharge de courant a dû être
sacrément violente, songe Metzger. »
Si l'intrigue et les personnages que nous rencontrons
auraient pu être un peu plus approfondis, l'écriture de l'auteur et l'allure du
personnage principal valent à elles seules le détour. Il faut vraiment prendre
le temps de lire chaque tournure de phrase pour apprécier le phrasé de
l'autrichien (mais quand on sait qu'il est chanteur et compositeur, n'est ce
pas naturel de jouer avec les mots ? )
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