"La norme et nous" de Johanna Almos


La norme et nous
Auteur : Johanna  Almos
Éditions : LBS Sélection (28 Août 2018)
ISBN : 978-2378370343
204 pages

Quatrième de couverture

La norme et nous conte l'errance de trois jeunes personnes. Tommy, enfant de l'assistance publique, vit dans la rue depuis ses quatorze ans. Stéphane vient de perdre son logement et dort dans sa voiture. Clémence, adolescente perturbée, recherche désespérément l'amour de sa mère. Dans les bas-fonds de Pigalle, de squats punks en bars miteux, ces trois exclus du début des années 2000 vont sympathiser, mêler leurs destins violents et parfois tragiques.

Mon avis

Un roman coup de poing, coup de g….. ?

Ce roman met en lumière des jeunes qui  ne sont pas en phase avec ce que la société attend d’eux. Ils sont trois principalement à être évoqués au fil des pages. Issus de milieux différents, tous sont attachants. Tommy a fui l’orphelinat et vit dans la rue, Stéphane a un travail mais comme il n’est pas à temps plein, il ne possède pas d’appartement car ses revenus sont insuffisants …. quant à Clémence, elle est lycéenne et vit avec sa mère, qui n’a rien d’une maman aimante ... Ils vivent à Paris sur les trottoirs, dans une voiture ou un logement en dur….

D’errances en désespérance, leurs routes se croisent, s’éloignent, se retrouvent encore avant de se séparer à nouveau….. On les suit, on espère, on souffre avec eux, pour eux …
C’est un récit ancré dans un quotidien noir, parfois violent mais très réaliste avec ça et là quelques lueurs d’espoir ….

L’écriture de Johanna Almos est magnétique, elle vous accroche, vous aimante. Elle présente des faits de vie très réalistes, avec beaucoup de doigté et surtout avec l’intelligence du cœur, celle qui permet de voir le « beau » derrière la couche de révolte, voire de crasse, de ces êtres humains cabossés, secoués par la vie, hantés par la culpabilité de ne pas s’en sortir pour certains … Leur lutte de chaque instant pour exister malgré leur non appartenance à la norme est leur raison d’être même si cela n’a rien d’aisé.
« La vie n’est pas une étole lisse et bien propre, c’est des aspérités, des bosses sur lesquelles il faut tomber, s’écorcher. »

Le style est vivant, vif, rythmé, parfois effréné comme si chacun des protagonistes était poursuivi par l’urgence de vivre, l’envie d’espérer, malgré tous les ennuis sur le chemin . Ce roman est bouleversant d’authenticité et j’ai vu arriver la dernière page avec regret.

En nous obligeant à nous pencher sur ces trois personnages, Johanna Almos nous renvoie à notre regard, celui qu’on pose sur l’autre, qui dérange, parce que si différent, et pourtant si proche de nous …  Il suffit parfois de très peu pour ne plus être « reconnu » et se retrouver oubliés de tous ….

NB : Bravo à Timothée Rouxel pour la belle couverture.

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