De l’âme
Auteur : François Cheng
Éditions : Albin Michel (Novembre 2016)
ISBN : 978-2226326386
156 pages
Quatrième de couverture
"Lorsque j'ai reçu votre première lettre, chère amie,
je vous ai répondu immédiatement. Avoir de vos nouvelles plus de trente ans
après m'a procuré une telle émotion que ma réaction ne pouvait être qu'un cri
instantané. Votre deuxième lettre, que j'ai sous les yeux, je l'ai gardée
longtemps avec moi, c'est seulement aujourd'hui que je tente de vous donner une
réponse. La raison de ce retard, vous l'avez sans doute devinée, puisque votre
missive contient une singulière requête : " Parlez-moi de l'âme "…
Votre phrase : "Sur le tard, je me découvre une âme ", je crois
l'avoir dite à maintes reprises moi-même. Mais je l'avais aussitôt étouffée en
moi, de peur de paraître ridicule. Tout au plus, dans quelques-uns de mes
textes et poèmes, j'avais osé user de ce vocable désuet, ce qui sûrement vous a
autorisée à m'interpeller. Sous votre injonction, je comprends que le temps
m'est venu de relever le défi… "
Mon avis
François Cheng est académicien. Il reçoit, un jour, une
lettre d’une amie qu’il n’a pas vue depuis trente ans. "Sur le tard, je me
découvre une âme" lui écrit-elle. Et elle ajoute une demande, à savoir
s’il accepterait de lui parler de l’âme…. Il est tenté de refuser (parle-t-on
de quelque chose d’impalpable, de secret ?) puis il franchit le pas.
Il va répondre de fort belle manière avec sept lettres
envoyées à sa « chère amie ».
C’est avec beaucoup de sagesse, d’humilité, de douceur qu’il
s’exprime.
"Unie à un corps et l'animant, l'âme est la personne
même".
Il nous fait voyager, en Chine, en Inde, dans l’Antiquité….
Expliquant comment chacun des peuples qu’il évoque, perçoit l’âme. A travers
ses pérégrinations, il philosophe, il partage des souvenirs, des images, comme
autant d’incitations à nous pencher sur nous pour sentir au plus profond l’accord
du corps et de l’esprit. Il ne donne pas de leçon, il ne juge pas, il ne donne
pas de réponse précise, il nous accorde simplement la possibilité de l’écouter,
de marcher à ses côtés l’espace de quelques lettres…..
Dans sa sixième lettre, il parle de Simone Weil, de cette
femme et de son chemin. Ce qu’il explique est inracontable tant c’est
exceptionnel comme l’était cette femme d’ailleurs…..
C’est avec une écriture lumineuse, enchanteresse que
Monsieur Cheng (avec une majuscule à Monsieur) nous offre une pause apaisante
dans une vie qui va parfois trop vite….
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