Les amants de la place de Grève
Auteur : Emmanuelle Rouzies
Éditions : du Volcan (Septembre 2018)
ISBN : 9791097339067
440 pages
Quatrième de couverture
Le 7 juin 1680, Marie-Anne, fille du prince François de La
Rochefaurière et de la princesse Gabrielle, quitte à quatorze ans le couvent
dans lequel elle a passé toute sa jeunesse. Elle est envoyée à Versailles pour
prendre la place de suivante au service de la Dauphine, belle-fille du roi.
Sa beauté fait chavirer bien des cœurs, certains inattendus… Marie-Anne va devoir se confronter à bien des épreuves pour défendre sa place.
Sa beauté fait chavirer bien des cœurs, certains inattendus… Marie-Anne va devoir se confronter à bien des épreuves pour défendre sa place.
Mon avis
Emmanuelle Rouzies est une jeune auteur et démontre avec
perfection l’adage : « La valeur n’attend pas le nombre d’années ».
A vingt-six ans, elle signe un ouvrage complet, avec des références soignées
qui démontrent d’un travail de recherche remarquable. De plus, son écriture est
agréable, enlevée, vivante et son histoire passionnante.
Nous sommes en 1680 et après plusieurs années de couvent,
Marie-Anne de La Rochefaurière va intégrer Versailles et la cour du Roi Louis
XIV. Elle sera suivante au service de la
Dauphine, belle-fille du Roi. Sa Maman la prévient : attention à tenir son
rang, sa place, à ne pas susciter de jalousie et à ne pas être mêlée à une
quelconque intrigue. C’est bien tôt pour l’adolescente de se retrouver lancée
dans le grand bain alors qu’elle vient de revenir chez ses parents.
Heureusement , la jeune fille se lie rapidement d’amitié avec quelques
compagnes et cela la rassure, elle se sent moins seule. De plus, son frère
François-Henri ne sera pas loin et elle pourra sans doute le voir de temps à autre.
Malgré la discrétion de Marie-Anne, sa beauté fait des
ravages et elle fait battre plusieurs cœurs. A cette époque, on ne demande que
peu ou pas, l’avis des femmes. Elles n’ont rien à dire, seulement obéir. Et si
les parents sont d’accord pour un mariage, aussi arrangé fut-il, il faut dire
oui….. Force est de constater que même dans ces années passées, il existe des
femmes qui ont du caractère et c’est un plaisir de remarquer que Marie-Anne n’a
pas l’intention de subir sa vie mais bien de la mener à sa guise le plus
possible. Mais peut-elle s’affranchir des « codes, des règles de
bienséance » de ce lieu qu’est la Cour du Roi ? Ce qui pourrait
sembler simple ne l’est pas du tout. Elle va vite être confrontée à tout ce qui
fait de cet endroit « un panier de crabes » comme le lui avait
signalé sa mère.
En suivant le quotidien de Marie-Anne et des autres protagonistes,
l’auteur nous présente la vie à la Cour avec ses intrigues, ses coups de cœur,
ses manipulations, la fourberie de certains, l’honnêteté des autres. Rien n’est simple et
beaucoup cherchent à tirer profit de leur position. Son histoire est ancrée
dans l’Histoire et s’il s’agit d’un roman, on croise des personnages ayant
existé. Le style, le vocabulaire sont en
accord avec le contexte ainsi que le ton des dialogues. De plus, l’orthographe
est irréprochable.
Ce livre se lit avec enthousiasme. Il est bien dosé tant
dans l’approche et l’analyse des relations humaines que par les
différentes « sous-histoires »
qui sont présentées permettant d’aborder
plusieurs aspects de cette période. Les rebondissements pour maintenir l’intérêt du
lecteur ne sont pas absents du récit. Au-delà de Marie-Anne, c’est toute une
vie à la Cour et ailleurs que nous (re) découvrons par l’intermédiaire de
personnages hauts en couleurs.
En résumé : une excellente lecture et un auteur à
découvrir !
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