Tangerine (Tangerine)
Auteur : Christine Mangan
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Laure Manceau
Éditions : Harper Collins (2 Mai 2019)
ISBN : 9791033902270
320 pages
Quatrième de couverture
Tanger, 1956. Alice Shipley n’y arrive pas. Cette violence
palpable, ces rues surpeuplées, cette chaleur constante : à croire que la ville
la rejette, lui veut du mal. L’arrivée de son ancienne colocataire, Lucy,
transforme son quotidien mortifère.
Mon avis
Machiavélique !
Tanger, 1956, le Maroc est en pleines démarches pour l’indépendance.
Il fait chaud, il y a beaucoup de monde. Alice est installée là-bas avec John,
son mari. Orpheline, elle n’a plus qu’une tante qui l’aide à gérer sa fortune. Alice
sent que son couple bat de l’aile, d’ailleurs connaît vraiment son époux, ses
activités ? Ne s’est-elle pas mariée un peu vite, John était-il attiré par
elle ou par son argent? Elle s’est peu à peu repliée sur elle-même. Oppressée,
angoissée, fragilisée, elle a sans cesse l’impression d’être observée.
Elle a étudié aux Etats-Unis, à Bennington où elle
partageait une chambre avec Lucy. On devine que quelque chose de grave les a éloignées
mais il faut attendre presque la moitié du roman pour le savoir. Lucy débarque
à Tanger et le peu d’équilibre qu’avait Alice est mis à mal par la présence de
cette « amie ». Un espèce de jeu de chat et souris va s’établir entre
les deux femmes. Elles se guettent, essaient d’anticiper ce que va faire l’autre.
John lui, ne comprend pas ce qui s’établit….Il est tellement sûr de lui, imbu
de sa personne qu’il ne voit rien….
Toxicité, manipulation, perversité de l’âme humaine…. Au cœur
de Tanger, ville qui tient une place prédominante dans ce livre, un presque
huis clos anxiogène se déroule sous nos yeux.
Lucy et Alice prennent la parole tour à tour en disant « je ».
Le prénom annoncé en début de chapitre permet de les différencier, les propos
également mais le style n’est pas assez « marqué » pour montrer que
les caractères sont à l’opposé. C’est dommage. On sent la tension qui augmente
de page en page, l’étau qui se resserre …
L’écriture est fluide (merci à la traductrice). Le rythme m’a
paru un peu irrégulier comme si les descriptions de l’atmosphère prenaient trop
de place. Je me suis demandée si ce n’était pas volontaire pour que l’attention
du lecteur baisse et que l’auteur installe un nouveau traquenard …
J’ai trouvé cette lecture intéressante, c’est un bon roman, même
si parfois, j’ai eu un sentiment de déjà-vu.
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