La locataire
Auteur : Dominique Uhlen
Éditions : Passion du Livre (8 Mai 2019)
ISBN : 9791097531256
120 pages
Quatrième de couverture
Elle s’installe dans «La Résidence» et sa vie bascule...
«Un bruit le réveilla. Comme le couinement d’une poignée
qu’on s’ingénie à manœuvrer doucement. L’horloge aux oiseaux indiquait onze
heures treize. Il somnolait devant un documentaire genre chasse et pêche,
intitulé «sur les traces du brochet en vallée de Meuse» qui tentait de faire
comprendre les phénomènes de déplacement du prédateur d’eau douce durant les
périodes de procréation. Il tendit l’oreille et les sens en alerte se dirigea à
pas feutrés et aussi vite que possible vers l’œilleton.»
Mon avis
C’est un immeuble tranquille, de trois étages, six logements.
Des couples plutôt âgés, l’habitent et il n’y a pas trop de mouvement, pas trop
de bruit. Ce qui leur va bien. Ils se connaissent tous et ont trouvé l’équilibre
indispensable à une bonne cohabitation, la gestion étant organisée de leur
fait, bénévolement.
« Lui », il réside au dernier niveau dans l’appartement
hérité de ses parents. Il n’y a rien changé, ni les meubles, ni la décoration.
C’est ce qu’on appelle un vieux garçon, qui plus est « fils de vieux »
alors la modernité lui fait peur, il la regarde mais de loin… Sa vie lui convient
et il s’en contente. En face de lui, sur le même palier, c’est vacant. Et voilà
que ceux qui ont récupéré le logement, des parisiens en plus… se mettent dans l’idée
de louer. Sans se préoccuper de « la charte de vie » de la résidence !!
Catastrophe ! Alors forcément, ce ne sont pas des retraités qui s’installent
mais une jeune mère célibataire avec un enfant…. Tout est bouleversé, les
repères ne sont plus les mêmes et pour le voisin tout cela est déstabilisant.
Il ne sait absolument pas comment se comporter avec cette jeune femme qui s’installe
là en face de chez lui. Devenir amis ? La snober ? Être poli sans
plus ? Et puis d’abord, quelle vie mène-t-elle ? Pourquoi est-elle
seule avec son fils ? La curiosité est un vilain défaut à ce qu’on dit
mais quand on a rien à faire….ça occupe un peu, beaucoup, trop ?
Ce court roman est un régal. Il est porté par une écriture
ciselée, délicate, expressive.
« L’éloge de ces vies étriquées et laborieuses,
inspirantes pour les petites gens sans avenir, obscurcit soudain son ciel. »
L’auteur utilise à la perfection tous les mots précis du
vocabulaire français pour transmettre les émotions et les ressentis de ces personnages,
pour nous présenter les situations auxquelles ils sont confrontés.
Ce roman a été une belle parenthèse pour moi. Le style est
vivant, une pointe d’humour apparaît entre les lignes, l’air de rien. L’ensemble
est bien construit, c’est très « visuel ». Il y a des sous-entendus,
des clins d’œil et on ressort de cette lecture le sourire aux lèvres
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