"Les Harmoniques" de Gérald Tenenbaum


Les Harmoniques
Auteur : Gérald Tenenbaum
Éditions : de l’Aube (2 Février 2017)
ISBN : 978-2815921176
225 pages

Quatrième de couverture

Une fine brume distille la lumière sur la lagune de Venise. Un homme fait les cent pas devant le débarcadère du vaporetto. Une femme en descend. Un rendez-vous pour deux, mais ce sont quatre destins qui s’entrecroisent… En plusieurs temps et plusieurs lieux, la trame d’une histoire plurielle se tisse dans ce roman chatoyant.

Mon avis

« Les Harmoniques » c’est à la fois un terme musical et les composantes sinusoïdales d’un courant électrique…entre art et sciences….. C’est aussi des tas d’autres choses, à commencer par ce roman…
On retrouve dans son contenu, cette dualité entre ce qui est de l’art, à travers le phrasé de l’auteur, et la notion de sciences avec, entre autres,  certains personnages qui sont mathématiciens….

Des destinées, des rencontres parfois éphémères, parfois plus longues, la place du hasard (ah existe-t-il celui là ?), la vie qui passe, s’interpose, disparaît, revient, comme ces lignes mathématiques qui se développent selon des tracés que l’on ne peut pas visualiser immédiatement…. Une atmosphère feutrée, les sentiments qui se dévoilent,  se laissent deviner, naissent, évoluent ou pas ….  Les relations sont comme les équations …. simples ou complexes ….. L’amour, l’amitié …  il n’y a pas de science exacte pas plus qu’il n’y a de certitude dans le quotidien ….. Tout échappe à la logique et il ya toujours d’autres possibles …. Une fenêtre s’ouvre, une porte se ferme, ou le contraire… Qu’est-ce qui construit une existence ? Des conversations , des visites (ah les villes humainement présentes dans ce livre…), des échanges du bout des yeux, du bout des doigts …


 Léger, aérien,  mais également  profondément ancré dans une forme « dotée d’une vie propre », le récit n’est pas linéaire, ce qui peut désarçonner au premier abord. Il va, il vient, comme autant de regards portés ici ou là, maintenant ou autrefois…..

Une écriture poétique, musicale, cadencée, qui berce le lecteur dans d’autres lieux en toute intemporalité malgré les dates en début de chapitres…. Un style particulier qui a lui seul, donne une profondeur singulière à ce recueil ….. A lire Gérald Tenenbaum, j’ai l’impression fugitive que rien ne nous appartient, que seule « La mémoire appartient à tous. C’est le terreau où planter l’avenir. » (page 137)

J’aime à penser que l’auteur est mathématicien, un être dont on se doit de penser qu’il est rationnel, cartésien….. et qui pourtant manie la langue française comme un poète… ces hommes du temps présent qui font rêver car sous leur plume, les mots prennent vie comme autant de notes de musique qui s’échappent et vous murmurent une mélodie mélancolique à l’oreille……

NB : et cette couverture….un poème à elle toute seule…L’homme en équilibre devant l’immensité…. Et qui ne peut pas nous regarder, tant il est attiré par tout ce qui vit sous ses yeux…..

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