L’odeur du chlore
Auteur : Irma Pelatan
Éditions : La Contre Allée (8 mars 2019)
ISBN : 978-2376650058
105 pages
Quatrième de couverture
En 1945, Le Corbusier invente une notion architecturale : Le
Modulor, silhouette humaine standardisée servant à concevoir la structure et la
taille des unités d’habitation dessinées par l’architecte. Plusieurs
habitations furent conçues sur ce mode. Parmi elles, l’Unité d’habitation de
Firminy-Vert, près de Saint-Etienne. Le Corbusier décédé avant de pouvoir faire
aboutir ce projet, la piscine prévue pour l’Unité d’habitation de Firminy-Vert
est finalement pensée et construite entre 1969 et 1971 par André Wogenscky, sur
les mesures du Modulor. L’odeur de chlore est le récit d’une
femme dont le corps aura évolué, année après année, dans cette piscine aux
normes de l’homme parfait.
Mon avis
Nous étions des nageurs, pas des baigneurs….
Entre roman et récit autobiographique, Irma Pelatan nous
parle des années qu’elle a passé à nager. Interpellant l’eau, la tutoyant, car
elle fait partie intégrante de sa vie. Elle nageait, s’entraînait, vivait pour avoir
des médailles, être meilleure toujours et encore.
Tout se passait dans la piscine prévue par le Corbusier, à
Firminy dans la Loire. Toutes ses constructions ont été pensées selon la notion
Modulor (« module » et "nombre d'or" car les proportions fixées par
le modulor sont directement liées au nombre d'or). Il utilisait cette « norme »
pour que ses travaux architecturaux soient plus harmonieux.
Irma Pelatan fait un parallèle entre son corps et le lieu où
elle nage. Lieu créé avec la taille idéale d’un homme (1, 83 m d’après « Le
Corbu »). Mesure qu’elle n’atteindra jamais… et comme cette norme est appliquée pour les
bancs par exemple, Irma n’est pas à l’aise pour s’asseoir.
L’eau et la piscine
servent de matrice, de rapport à la mère. Ce lieu qu’elle connaît par cœur semble
l’apaiser. Alors elle nage, elle plonge, et elle recommence. Elle observe son
corps qui change, qui lui échappe et elle grandit….
Poser des mots sur ces années de natation, parler des
personnes rencontrées (celles de tous les jours mais aussi les touristes étrangers
qui viennent pour la piscine), des situations vécues (parfois très
douloureuses) a sans doute été un exutoire pour Irma. Elle utilise pour cela
une écriture aux phrases brèves, percutantes, comme autant de regards doux-amers
jetés sur son passé.
C’est un livre surprenant, indéfinissable….
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