Porteurs-de-peau (Skinwalkers)
Auteur : Tony Hillerman
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Danièle et Pierre
Bondil
Éditions : Rivages (1 er Septembre 1990)
ISBN : 978-2-86930-281-5
320 pages
Quatrième de couverture
Les porteurs-de-peau sont les sorciers, les loups-garous
navajo qui décident d'apporter le mal à leurs congénères. Trois meurtres sont
commis, peut-être quatre. Une nuit, Jim Chee, le policier navajo
traditionaliste, est tiré de son sommeil et plongé dans l'angoisse. Alors
commence une enquête qui lui fera côtoyer le lieutenant Joe Leaphorn et les
marquera tous deux profondément, dans leur esprit comme dans leur chair.
Mon avis
Jim Chee est policier mais il est également navajo et s’adonne
à quelques rites traditionnels que l’on peut apparenter à de la sorcellerie. Il
est un peu un électron libre, vit dans sa caravane au milieu de nulle part dans
la réserve et entend gérer sa vie comme il le souhaite. Son « collègue »
est Joe Leaphorn, lui il vit en ville, est marié à Emma (qui ne va pas bien et
a une vie tout à fait dans les normes, classique…. On peut penser que beaucoup
d’éléments les opposent et cela est très vite confirmé dans le roman. Une espèce
méfiance, de retenue planent entre eux et il leur faudra faire du chemin pour
mieux s’entendre, se respecter, se comprendre…
Au début de ce recueil, Jim Chee est pris pour cible et
lorsqu’il en parle à Leaphorn, la réaction de ce dernier est qu’il y a sûrement
une raison à cet acte de violence et que Jim doit réfléchir pour trouver qui
lui en veut. Un mari jaloux, une femme bafouée, un voisin irascible … Jim se sent bien seul car il ne pense pas
avoir dérangé qui que ce soit … à moins que sa position double de navajo et
enquêteur dérange les siens, son « Peuple »….
Porté par une écriture forte, ce roman fait la part belle aux
navajos, à leurs croyances, leurs doutes, leurs espoirs. L’approche très
différente des deux policiers est très intéressante. Joe est rationnel, ancré
dans un quotidien urbain, loin de Jim qui vit avec ceux qui lui ressemblent, a
du mal à se lier « aux blancs », à aller vers une forme de « modernité »
qui lui donne l’impression de renier ses racines. L’enquête, qu’il mène chacun à leur manière,
sert de toile de fond à une description des mœurs, des coutumes, des relations
entre les uns et les autres.
Une excellente traduction, un contexte captivant, une atmosphère
particulière et envoûtante font ce de titre une belle découverte alliant avec
équilibre et intelligence l’aspect polar et le côté ethnique.
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