"Les Vignes de Sarah" de Kristen Harnisch (The California Wife)


Les Vignes de Sarah (The California Wife)
Auteur : Kristen Harnisch
Traduit de l’anglais par Sebastian Danchin
Éditions : L’Archipel (4 Septembre 2019)
ISBN : 9782809826920
370 pages

Quatrième de couverture

Novembre 1897. Sarah et Philippe Lemieux, tout juste mariés, sont déterminés à faire d’Eagle’s Run, leur vignoble de la Napa Valley, en Californie, une entreprise florissante. Mais plusieurs déconvenues viennent saper l’enthousiasme du jeune couple, dont une guerre des prix, qui fait chuter les cours et met leur exploitation en péril.

Mon avis

Ce roman reprend le destin de Sarah et de plusieurs personnages présents dans « La fille du maître de chai » du même auteur. Je ne l’ai pas lu mais cela ne m’a gênée en rien. Les quelques rappels, discrets et bien amenés permettent d’en savoir assez sur le passé pour comprendre la place de chacun dans ce nouveau titre.

Ce récit commence en 1897 et s’achève en 1906. Pendant ce laps de temps, nous suivons principalement un couple : Philippe et Sarah. Suite à divers événements, ils s’installent en Californie, dans le canton de Napa, où ils s’occupent de leur vignoble (ce coin est d’ailleurs très renommé pour ses vins depuis 1970) qu’ils souhaitent faire prospérer. Ils sont tous les deux issus du milieu viticole et entendent bien se faire une place au soleil, même loin de la France où sont restées leurs familles.

Le jeune couple aime le travail en plein air et s’y consacre à fond mais ce n’est pas toujours aisé. Travailler au plus près de la terre entraîne une lutte quotidienne, déjà contre les éléments naturels, mais également contre tout ce qui peut se mettre en travers et qui est imprévisible : les agissements de la ligue de tempérance, la maladie, que ce soit celles des vignes ou celle des humains, la jalousie, le mensonge, la trahison, les secrets de famille qui resurgissent etc….

Sarah est une jeune femme forte, parfois entêtée, au caractère bien trempé. Elle sait ce qu’elle veut et n’apprécie pas qu’on décide à sa place, surtout si le prétexte est le fait qu’elle soit une dame ! On va découvrir tous les combats auxquels elle va donner son énergie pour ne rien lâcher que ce soit dans son couple ou dans la société. Elle veut gérer son argent, travailler, voter … vivre tout simplement. Je trouve important de nous rappeler combien nos aînées ont dû se battre pour l’égalité des droits en ce qui concerne les personnes de sexe féminin. Sarah est une tigresse (un peu comme Scarlett O'Hara dans « Autant en emporte le vent »). Ses enfants, celui qu’elle aime, sa famille et sa terre sont tout pour elle. J’aime les femmes comme elle, qui ne s’en laissent pas conter, qui prennent le taureau par les cornes, qui ne baissent pas les yeux devant l’adversité…. Marie, Aurora, ses amies, sont aussi de belles personnes et font tout pour obtenir la place qu’elle mérite. Que de beaux portraits de battantes qui transmettent cette volonté à leur fille !

Le contexte historique est bien retranscrit et s’avère intéressant. Le passage sur l’exposition universelle à Paris en 1900 m’a captivée. Les explications sont en effet claires et précises sur l’époque, sur « l’industrie du vin », les relations entre voisins et vignerons …. Les protagonistes parlent de futurs progrès comme le téléphone, la voiture…… J’ai aimé également que l’auteur présente, même si c’est en quelques mots, ce que le Canada faisait déjà (et ça continue) pour les personnes en situation de handicap.

L’écriture est fluide (et décidément Sebastian Danchin est un excellent traducteur) et addictive. Il se passe toujours quelque chose pour maintenir l’intérêt du lecteur. Certains diront que tout reste assez superficiel et que les différents thèmes ne sont pas toujours assez approfondis. Peut-être … mais il n’en reste pas moins que, personnellement, j’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture et que j’ai quitté tout ce petit monde à regret.

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