Lésions intimes
Auteur : Christophe Royer
Éditions : Taurnada (12 Septembre 2019)
ISBN : 978-2372580588
414 pages
Auteur : Christophe Royer
Éditions : Taurnada (12 Septembre 2019)
ISBN : 978-2372580588
414 pages
Quatrième de couverture
Nathalie Lesage, capitaine au caractère bien trempé,
travaille au sein de la brigade de répression du proxénétisme. Une des branches
de l'organisation « Gorgona », spécialisée dans un certain genre de soirées
parisiennes, va l’amener à côtoyer un milieu où règnent la perversion et les
pratiques extrêmes. Victime d’un banal accident, son enquête va prendre une
tournure inattendue.
Mon avis
Percutant !
Le brigadier Michèle Chouli vient d’être retrouvée morte à
son domicile. Elle était en arrêt maladie, pas très en forme, surmenage ou
plutôt burn out. Que s’est-il passé ? Les premiers policiers qui arrivent
sur place, dont certains sont des collègues, comprennent très vite qu’il s’agit
d’une mauvaise chute. Sauf que dans le garage, ils font une découverte bouleversante :
un homme assassiné et une liste de noms. Tous défavorablement connus des
services de police pour employer la formule consacrée. Pourquoi cette femme a-t-elle
fait justice elle-même ? Quel but poursuivait-elle contre tous ceux qu’elle
avait « sélectionnés » ? Pensait-elle éradiquer de la ville tous
ses pédophiles ?
Nathalie Lesage, capitaine, et collègue de Michèle, est
actuellement en charge avec ses coéquipiers, d’une enquête sur un groupe appelé
Gorgona. Débauches sexuelles, réseau de proxénétisme, abus de pouvoir d’hommes
qui jouent avec des jeunes femmes comme avec des objets… Comment coincer ces
pervers ? Pour eux, leur business, c’est de l’argent facile mais aux prix
de quelles souffrances morales, voire physiques pour ceux et celles qui tombent
dans l’engrenage…. Finalement, le listing de Michèle va peut-être servir à Nathalie
et son équipe ?
Nathalie sous des dehors « maîtresse femme » est
une grande angoissée, il lui faut ses petits rituels pour se rassurer (le café
du matin, le petit coup du soir…). Elle cache son anxiété et fonce, ne lâchant
rien, entêtée, opiniâtre, emmenant les autres à sa suite, prenant des risques
pour découvrir le plus de choses possibles et coincer les malfrats. C’est un
personnage à part entière et on sent très vite qu’elle n’a pas fini de nous
surprendre. Les autres protagonistes sont bien définis eux aussi et la part d’ombre
des criminels est sombre et malheureusement réaliste (L’auteur souligne d’ailleurs
qu’il s’est documenté et n’a pas mis toutes les exactions possibles…brrr…)
Oui, ce n’est pas le premier roman qui traite de ces thèmes
douloureux, qu’on voudrait enfouir sous le sable et rayer définitivement. Mais
c’est la première fois que je découvre un récit abordant cette problématique
comme l’a fait Christophe Royer. C’est judicieux parce que l’approche est
différente. Elle est faite de l’intérieur sans que la victime ne s’exprime
vraiment (je ne veux absolument pas vous donner un quelconque indice donc je
reste vague volontairement) si ce n’est à travers des questionnements qui la
secouent, la tourmentent parce qu’elle ne comprend pas pourquoi toutes ces interrogations
l’envahissent. Que ce soit un déni, une forme d’oubli, un traumatisme, peu
importe, ce qui est essentiel, c’est que l’auteur a su, à la perfection, nous
englober dans cette souffrance latente, ce mal-être. On le ressent, on l’entend,
il nous envahit, nous laissant pantois et impuissant. C’est sans aucun doute dû
à la force de l’écriture, puissante, addictive, porteuse de sens en peu de
mots. De plus, il y a du rythme, les événements se précipitent sans aucun temps
mort.
J’ai été époustouflée par ce récit. Pour moi, cela s’apparente
à une claque littéraire parce qu’avec un sujet vu, revu, exploité maintes fois,
Christophe Royer donne la parole à ceux qui en ont besoin d’une façon très
originale.
NB : Combien n’osent pas parler et subissent des
atrocités en silence sans rien dire tout simplement parce qu’ils ne savent pas
où est le mal….
Ne les oublions pas et le jour où il sera nécessaire d’être
présents, soyons là ….
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire