Marie-Thérèse la « champie »
Auteur : Joëlle Crépet
Éditions : Passion du Livre (8 Juillet 2019)
ISBN : 979-1097531010
505 pages
Quatrième de couverture
Être une "champie" c'est être née dans les champs,
Dédé le décrit très bien. Marie-Thérèse a eu la chance d'avoir été placée chez
des personnes instruites et d'une parfaite éducation. Après une enfance très
heureuse dans le Poitou, Dédé, son grand amour d'enfance lui tourne brusquement
le dos et lui présente un si joli, si gentil garçon... Si entreprenant aussi...
Mon avis
On les appelait « les enfants de l’assistance »,
ils étaient confiés à des familles, aimantes ou pas…. Marie-Thérèse est une de
ces enfants. Très jeune, elle a été accueillie par un couple âgé sans progéniture.
Ils lui ont donné beaucoup d’amour, une belle éducation et de saines valeurs.
On la découvre en 1938, et on la suit jusqu’en 2000….Toute une vie s’écoule
sous nos yeux… La seconde guerre mondiale, celles d’Indochine et d’Algérie, Mai
68 etc ….
C’est avec une écriture douce, fluide, pleine de tendresse
pour son personnage principal que Joëlle Crépet nous présente les journées de « la
champie ». C’est elle qui s’exprime et qui dévoile ses ressentis, ses
sentiments, ses joies, ses espoirs, ses déceptions, ses peurs… Dans son
enfance, elle apprend que ceux qu’elle appelle Papa, Maman ne sont pas ses
parents. Une fois la déception passée, elle comprend tout l’amour qu’ils lui
portent. Elle se sent proche de Dédé, le fils des voisins mais finalement, à
quinze ans, c’est avec Amand qu’elle fera sa vie…. Mariée jeune, elle est régulièrement
enceinte et la vie n’est pas facile. Le
quotidien des femmes à cette époque n’était pas évident, et les problèmes rencontrés
de « place dans le couple », ou dans la société sont évoqués avec beaucoup
de justesse. Le mari, Amand, de Marie-Thérèse
étant militaire, elle a dû s’adapter, accepter ses absences quand il partait en
mission, le suivre dans les garnisons, en Algérie dans une période trouble, en France
dans divers lieux. Leurs enfants grandissent, changent, voient les difficultés
d’entente de leurs parents…. Et ne savent pas comment agir, craignant les représailles…
Une des grandes forces de ce récit, c’est une description du contexte, entre autres historique, en quelques phrases bien ciblées. Les scènes présentées sont très visuelles, bien « croquées » (je pense notamment au cochon sacrifié, comme me l’avait raconté ma grand-mère).
Une des grandes forces de ce récit, c’est une description du contexte, entre autres historique, en quelques phrases bien ciblées. Les scènes présentées sont très visuelles, bien « croquées » (je pense notamment au cochon sacrifié, comme me l’avait raconté ma grand-mère).
J’ai vraiment apprécié cette lecture. Elle est agréable, intéressante
pour l’évolution de la condition féminine. Marie-Thérèse a été habituée à obéir,
à ne pas choisir mais dans ses réflexions, on sent qu’elle est consciente de
cet état de faits. Elle est « disciplinée », humble, attachante, elle
dégage du charisme, de la force de caractère, elle aime ceux qu’elle a mis au
monde, elle les protège et fait tout pour eux. L’auteur a choisi d’enchaîner les années, les événements,
c’est une excellente idée. Cela donne du rythme et on ne ressent aucun temps
mort. J’ai lu les cinq cents pages d’une traite et j’aurais volontiers
accompagner Marie-Thérèse plus longtemps.
Joëlle Crépet a vraiment un style élégant et une très belle
plume. Et pour un petit plaisir supplémentaire, la couverture est comme l’histoire
de cette femme : lumineuse.
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