"De lettres à l'être" d'Anne Fernandes


De lettres à l’être
Traversée d’une mémoire traumatique
Auteur : Anne Fernandes
Éditions : Éditions 7 (25 novembre 2019)
ISBN : 978-2361920920
255 pages

Quatrième de couverture

Quand la mémoire traumatique s'ouvre elle porte en elle de lourds fardeaux... Elle est aussi une alliée pour alléger la vie, construire le futur, regarder vers un ailleurs. L'auteure Anne Fernandes vous offre la traversée de sa mémoire traumatique. Du laid, elle a voulu faire du beau. Elle a manié les mots et y a ajouté les illustrations. Elle vous offre son chemin vers un futur lumineux alors que son passé était bien sombre.

Mon avis

Se souvenir pour enfin oublier

Le visuel de ce recueil, avec cette couverture un peu floue, trouble, dans les tons de sépia, m’a tout de suite fait penser à une blessure cachée, qui ne demandait qu’à s’exprimer. Lorsque je l’ai lu, j’avais le sentiment de tenir au creux de mes mains, toute la souffrance et la force de l’auteur. Les deux l’ont portée pour rester droite, faire face, avancer et croire en la vie malgré tout ce qu’elle avait subi. Elle a écrit et magnifiquement illustré des lettres, des textes, elle a libéré sa parole mais également celle des autres. Elle a puisé en elle, la volonté de s’en sortir, de ne pas se laisser abattre. Elle a mis des mots sur ses ressentis. Son style lumineux, d’une grande beauté, est empli de délicatesse, de pudeur.

Lorsque sa mémoire s’est rappelée à elle, faisant remonter de douloureux souvenirs, elle a accueilli la petite Anne, elle l’a rassurée comme si elle était une autre. Elle a alors pu être en harmonie, ne faisant plus qu’un avec elle-même, autorisant ce passé douloureux comme une part d’elle. 

Anne Fernandes ne se pose pas en victime, elle ne revendique rien. Elle se libère d’un poids et offre ce qu’elle écrit comme autant de douces flammes, de tendres lumières, qui l’ont réchauffée, qui l’ont aidée. En occultant les événements traumatisants de son passé, sa mémoire l’a conduite vers la beauté, le bien, puis, lorsqu’elle a été assez forte, par vagues, sont revenus ces réminiscences qu’elle a pu gérer avec l’aide de tous ceux qui l’ont accompagnée sur le chemin de la résilience personnelle. Elle a su dépasser son choc, se dépasser pour continuer la route sans se laisser ni briser, ni étouffer.

Pour elle, chaque matin est un autre jour, ouvert sur un futur bienveillant.
« J’y entends le silence d’un présent vivant où je suis libre ou libérée. »
Son phrasé poétique, dégageant une forme de sérénité face à l’indicible, m’a beaucoup touchée. Ses illustrations sont superbes, porteuses de sens. Toutes en retenue, elles expriment des messages forts. On sent qu’Anne Fernandes est en paix et on ne peut que lui souhaiter le meilleur pour l’avenir qui lui appartient.

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