"Ondes de choc" de Jack O'Connell (Wireless)


Ondes de choc (Wireless)
Auteur : Jack O'Connell
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Gérard de Chergé
Éditions : Rivages (13 Novembre 2019)
ISBN : 978-2743649005
530 pages

Quatrième de couverture

Speer est rempli de haine vis-à-vis de tous ceux qu'il appelle les "mutants" : vieillards, clochards et autres migrants qui viennent profaner la cathédrale de Quinsigamond, avec la bénédiction de ce marxiste de père Todorov. Speer se sent investi d'une mission : brûler les hérétiques et les anarchistes, entre autres les fondus de radio qui se réunissent au Wireless, haut lieu de la vie nocturne. Lorsque le corps du prêtre est retrouvé calciné dans son église, l'inspectrice Hannah Shaw entreprend de traquer le tueur fanatique. Elle va infiltrer le monde des radios pirates, où opèrent les mystérieux Frères Zébédée...

Mon avis

Une fois encore, Jack O’Connell place son intrigue dans la ville de Quinsigamond qu’il a créée de toutes pièces. C’est un lieu désenchanté, où la violence est omniprésente. Il y a peu de travail, l’ère postindustrielle a été terrible de désillusions. Personne n’est vraiment net, ni honnête, même les politiques semblent jouer un double-jeu. Pénétrer dans cet univers, c’est accepter d’entrer en eaux troubles et d’être déstabilisé.

Un prêtre (en lien avec une radio) vient d’être violemment assassiné et celui qui l’a tué veut « nettoyer » le coin de ceux dont il juge qu’ils n’ont pas leur place parmi les vivants. On se retrouve ici dans le milieu des émissions radiophoniques, avec des personnes qui parfois s’incrustent et font des interventions non prévues, « volant » ainsi l’antenne. C’est là qu’intervient l'inspecteur Hannah Shaw pour mener l’enquête. Il va falloir qu’elle s’infiltre dans le monde de la radio et qu’elle la joue fine pour arriver à ses fins.

Un espace-temps réduit (quelques jours), des lieux fixes (la ville et Wireless, un endroit presque « hors du temps »), des personnages troublants, angoissants, une écriture sèche, incisive et vous plongez dans ce roman. C’est sombre, sec, terrible. Le phrasé ne vous laisse aucun répit et les événements imprévisibles se succèdent.

Ce recueil n’a pas été une lecture facile pour moi. Le style est presque trop épuré, du coup, j’ai eu l’impression de ne pas avoir de répit et j’ai dû m’accrocher continuellement pour ne pas perdre le fil, comme si tout cela manquait de fluidité. Pourtant, je reconnais le talent de Jack O'Connell, qui sait très bien s’y prendre pour décrire une atmosphère anxiogène, des relations tendues, des événements graves et le mal-être de ceux qui ne savent plus où ils en sont…. Il m’a peut-être manqué une infime lueur d’espoir pour totalement apprécier cet opus….


NB : J’ai déjà lu cet auteur avec « Et le verbe s'est fait chair » et je me souviens très bien de l’histoire qui m’avait fait frissonner, me mettant très mal à l’aise. Je pense que, peut-être cet écrivain n’est pas fait pour moi. Je n’arrive pas réellement à avoir du plaisir lorsque je le lis.

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