"La tyrannie du vide" d' Aden V. Alastair


La Tyrannie du vide
Auteur : Aden V. Alastair
Éditions : CreateSpace Independent Publishing Platform (4 Octobre 2013)
ISBN : 978-1492855019
305 pages

Quatrième de couverture

Deux enquêtes, deux parcours initiatiques parallèles, deux êtres solitaires que rien, à priori, ne destinait à se rencontrer. Caitlyn McKnight, journaliste écossaise, se lance sur les traces d’un professeur d’histoire disparu dans des circonstances énigmatiques. Rafael Castillo, fils d’un magnat du pétrole originaire du Venezuela, recherche la vérité au sujet de la mort présumée accidentelle de ses parents. Quel rôle joue une mystérieuse fondation consacrée à la protection de l’environnement dans ces événements ? Des catacombes parisiennes aux paradis perdus de l’Amérique latine, la trame de La Tyrannie du vide est un voyage dans un univers sombre et troublant hanté par les ombres de Dante, Milton, Goethe, Rimbaud, Baudelaire…

Mon avis

On se dit souvent que notre vie est à « un tournant », qu’il faut faire des choix, les bons de préférence… Il sera beaucoup question de chemins dans ce roman. Prendre la bonne route au bon moment ou s’accommoder des erreurs, en tirer les leçons qui aideront à progresser, à  moins se tromper (ou à gérer les situations difficiles).

A travers les quêtes de Caitlyn et de Rafael, marchant chacun de leur côté avant de se croiser, nous explorerons le besoin de comprendre enfoui en chaque être humain. Cet éternel combat intérieur entre la facilité et la révolte (oui mais laquelle ? il est primordial de ne pas se tromper de cause), entre la routine et le risque, entre le yin et le yang (parce que la dualité peut (et doit ?) être complémentarité…). L’interaction de ces deux forces créant le mouvement, la vie….

Caitlyn et Rafael, une femme, un homme, deux tempérants opposés mais peut-être pas tant que ça, deux solitaires, ne subissant par leur solitude mais en faisant un atout. Elle est écossaise, il vient d’Amérique du Sud, la pluie pour l’un, le soleil pour l’autre…
Deux êtres forts, épris d’absolu, mais humains, donc se retrouvant de façon régulière face aux doutes, aux peurs, aux questions…prêts à abandonner mais repartant de plus belle….
«Je suis allée trop loin pour renoncer… » dit Caitlyn

L’auteur mêle habilement des références littéraires de qualité : entre autres « L’Enfer » de Dante  qu’il semble apprécier, connaître sur le bout des ongles et qu’il exploite avec doigté, intégrant des mots, mais aussi des images liés à la réflexion d’un des protagonistes. Chaque chapitre porte en exergue une citation qui donne à réfléchir sur le devenir de notre planète.
Mais ce n’est pas tout, Monsieur Alastair offre également au lecteur, une excellente approche des arts martiaux et de la pensée japonaise en parlant du Budoka. Ou comment gérer son corps et son mental pour en tirer le meilleur. Pour moi qui suis néophyte dans ce domaine, j’ai trouvé la façon de l’aborder très intéressante car bien intégrée au roman donc pas rébarbative.

Aden V. Alastair aime beaucoup que les personnages de ses romans voyagent, construisant ainsi leur destinée. Que ce soit dans la lumière ou dans l’ombre, Caitlyn et Rafael n’échapperont pas à ce processus qui permet au lecteur d’accompagner les deux protagonistes dans leurs recherches. Dans le contenu de cet opus, l’écrivain britannique, de langue française, réfléchit une fois encore à la crise écologique, le développement durable et la place des hommes dans leur rapport à la nature. Mais étant donné que cela est parfaitement lié à l’intrigue, on parle d’un roman….Pourtant, la réalité n’est pas loin de ce qu’il exprime, beaucoup plus près que ce qu’on pense.

J’ai vraiment apprécié ce livre. D’abord parce qu’il est bien écrit (même si j’ai été surprise du non emploi du passé simple pour « raconter » mais on s’habitue vite.) Ensuite parce qu’à partir d’une « aventure », des questions importantes sont approchées et cela permet de pousser la réflexion plus loin, puis parce que les personnes qui peuplent cet écrit sont le plus souvent, très crédibles, attachantes pour certaines sans qu’elles soient trop invasives.
De plus, le rythme est soutenu, on passe d’un lieu à l’autre sans problèmes. Entre les passages plus mouvementés, l’homme et la femme se « posent », prennent le temps, se hasardant à réfléchir à leur passé, mais parallèlement aussi à leur vie « ici et maintenant »…nous renvoyant certaines de leurs interrogations, très actuelles, en pleine face dont : « Et moi, qu’aurais-je fait pour que la planète aille mieux ? »

Quant au titre, je dirai, pour faire court, qu’avant de remplir notre vie de tout un tas de choses, il faut aussi « cultiver notre jardin personnel » en nourrissant notre esprit…

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