"Une vie pour cible" de Sylvain Faurax


Une vie pour cible
Auteur : Sylvain Faurax
Éditions : du Volcan (8 octobre 2019)
ISBN : 979-1097339159
192 pages

Quatrième de couverture

Enzo, un ancien flic, officie comme instructeur dans un club de tir du nord de Paris. Il se prend d'amitié pour Aurelle, une jolie jeune femme "pleine d'épines", brisée par un passé douloureux. Ces deux êtres abimés se choisissent bien vite pour réinventer une famille de circonstances. La tour Boucry où Enzo vit au plus près des nuages et le jardin partagé dans lequel Aurelle cherche quelques respirations forment un huis clos tout à la fois oppressant et rassurant pour ce duo à la dérive. C'est alors qu'un certain Norédine s'insère dans leur existence, menaçant le bien commun comme une promesse de crépuscule.

Mon avis

Apprécier le silence, c’est aussi une façon de se tourner vers l’extérieur. *

Dans le dernier roman de Sylvain Faurax, les protagonistes sont des personnes de peu de mots, mais leurs silences sont chargés de sens. Tous ont des personnalités en délicatesse avec la vie, il faut les apprivoiser avant de vouloir en faire des amis ou des ennemis…. Chacun vit un peu en marge sans être totalement marginal.

Enzo est un ancien policier, qui traine sa vie dans un club de tir et dans son quartier. Il a rencontré Aurelle qui cultive un jardin partagé pour oublier ses souffrances en les enfouissant avec des graines d’espérance dans la terre. Elle est belle, mystérieuse, farouche, sauvage, secrète… Alban est un geek, pirater des données informatiques, rien de plus aisé pour lui…. Il aime Aurelle mais peine à entrer dans son intimité car elle se protège des autres. Sans doute est-elle habitée par une angoisse, une peur inexprimable… Ses trois là se croisent, se côtoient, cahin, caha…. Et puis Norédine apparaît, s’engouffre dans leurs échanges… Enzo, avec son instinct de flic, ne le « sent » pas…. Qu’en est-il ? faut-il se méfier ? Cache-t-il quelque chose ? Va-t-il déstabiliser le fragile équilibre du trio ?

C’est à mots choisis que l’auteur évoque la complexité des relations humaines, les questionnements des hommes et des femmes qui se « cherchent », la soif de justice de certains en colère contre l’inaction des officiels…. Lorsque des événements nous révoltent, comment agir ? Peut-on faire justice nous-mêmes ? A quel prix, en prenant quels risques ? Et puis est-ce une vraie justice ?
J’ai aimé cette histoire, le parallèle entre la vie, la mort et les plantations, la façon d’aborder chaque thème avec pudeur, discrétion, doigté. L’écriture de Sylvain Faurax est posée, équilibrée, chaque terme est à sa juste place, et tout est dosé, il n’y a jamais trop ni trop de peu de phrases pour nous parler du quotidien de ceux qu’il a choisis de nous présenter…..

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