L’art du meurtre
Auteur : Chrystel Duchamp
Éditions : L’Archipel (16 Janvier 2020)
ISBN : 9782809827941
272 pages
Quatrième de couverture
Le corps de Franck Tardy, avocat à la retraite, est retrouvé
dans son luxueux appartement du XVIe arrondissement. Il a été torturé, mutilé,
puis assis à une table dressée pour un banquet. Un crime de toute beauté ! Dépêchée
sur place, l’équipe de la PJ découvre que l’homme – un collectionneur –
fréquentait les clubs sadomasochistes de la capitale. Et que, malgré sa
fortune, il était à court de liquidités.
Mon avis
Au nom de l’art….
En matière d’art, on voit parfois des choses qui désarçonnent
et Chrystel Duchamp est très bien documentée sur le sujet. Elle évoque
notamment Orlan, une artiste plasticienne originaire de ma ville (donc j’ai
forcément entendu parler d’elle) qui a fait de son corps une œuvre d’art à
travers ce qu’on appelle « l’art corporel ». On adhère ou pas mais ce
qui est certain, c’est qu’elle est connue et que sa réputation a dépassé nos
frontières….
Pourquoi cette introduction ? Il était important pour moi de placer ce que l’on peut assimiler à une parenthèse en début de chronique car l’art domine dans ce roman. Et n’allez pas croire que : « Et peu importe l’intrigue ! » Non : art, meurtres et enquêtes sont étroitement liés dans un ballet mené de main de maître par cette jeune auteur (e ). Toutes les références qu’elle cite sont de qualité et apportent un éclairage supplémentaire sur le travail de recherches de l’équipe de policiers.
Pourquoi cette introduction ? Il était important pour moi de placer ce que l’on peut assimiler à une parenthèse en début de chronique car l’art domine dans ce roman. Et n’allez pas croire que : « Et peu importe l’intrigue ! » Non : art, meurtres et enquêtes sont étroitement liés dans un ballet mené de main de maître par cette jeune auteur (e ). Toutes les références qu’elle cite sont de qualité et apportent un éclairage supplémentaire sur le travail de recherches de l’équipe de policiers.
Mais venons-en aux faits. Franck Tardy, un avocat à la
retraite, est retrouvé assassiné à son domicile. L’acte en lui-même est grave
mais la mise en scène de cette mort est pour le moins déroutante, effrayante. Il
a été torturé et le décor installé laisse à penser que celui ou celle qui a commis
cet acte ignoble a un esprit pervers, voire torturé et complètement malsain,
assorti d’un goût artistique surprenant et douteux. Audrey, jeune enquêtrice, est dépêchée sur
place avec sa cheffe, Patricia dite Pat. Cette dernière lui sert de mentor, de
mère car Audrey a une fâcheuse tendance à se laisser aller, à dériver sans
modération depuis qu’elle a été trahie par l’homme qu’elle aimait. Alors,
lorsque c’est nécessaire, Pat la secoue, la remet sur les rails, l’entoure, l’écoute.
Les voilà avec l’équipe, sur les lieux du crime. Le but est de comprendre,
récolter des indices, faire des liens comme pour toutes les investigations…
Mais Audrey, avant de choisir la police, faisait des études à l’école du Louvre
et incontestablement cette passion est restée présente en elle. Alors, dans le
grand appartement de l’homme décédé, inconsciemment, tout ce qui est en lien
avec la peinture lui saute aux yeux et avec tout ce qu’elle découvre sur les
murs, il y en a pour une fortune ! Pourtant, il semblerait que l’avocat
avait acquis une dernière toile et était en dette auprès du fournisseur. Tout
ceci paraît bien bizarre et les membres de la PJ (police judiciaire) ne sont
pas au bout de leurs peines, d’autant plus que Tardy fréquentait un club privé SM
et n’avait pas toujours bonne réputation quant à ses penchants extrêmes. Est-ce
que des femmes, qu’il avait humiliées, se sont rebellées ?
Peu de temps après un autre amateur d’art est également tué, la piste d’un tueur en série commence à s’imposer…. Mais est-ce aussi simple que cela ? Il faudra toute la sagacité des enquêteurs pour cerner l’affaire et encore….
Peu de temps après un autre amateur d’art est également tué, la piste d’un tueur en série commence à s’imposer…. Mais est-ce aussi simple que cela ? Il faudra toute la sagacité des enquêteurs pour cerner l’affaire et encore….
Je n’ai pas lâché ce roman, une fois commencé et je me dis
que si certains textes sont accompagnés d’une play list, celui-ci pourrait l’être
par un press book avec des photos des nombreuses œuvres citées au fil des
pages. Les chapitres sont courts (et les titres en rapport avec des tableaux
sont bien choisis), maintenant un rythme soutenu, complété par une écriture
incisive, fluide avec des phrases précises. Pour son premier titre dans la
catégorie suspense, Chrystel Faure a mis la barre très haut. Le choix du thème
général est une force supplémentaire pour son récit et les nombreuses
connaissances qu’elle partage sont toutes en écho à l’histoire, intégrées à la
perfection (et ça, chapeau !) Le récit m’a captivée. L’air de rien, de nombreux
sujets sont abordés et pas des moindres. Entre les relations néfastes, le
travail qui prend trop de place, la complexité des rapports humains, il y a
aussi une interrogation qui domine tout : peut-on tout tolérer, tout autoriser
au nom de l’art ? Les réponses sont nombreuses et variées et de temps à autre
déstabilisantes comme vous le verrez si vous lisez ce livre dont le final est bluffant
….
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