Quelques gouttes de sang sur le bureau du maire
Auteur : Hubert Huertas
Éditions : L’Archipel (23 Janvier 2020)
ISBN : 978-2809827781
275 pages
Quatrième de couverture
À l'approche des élections municipales, quelque part en
Provence, candidats et proches du maire sortant décèdent les uns après les
autres, sous les yeux d'une jeune flic et du reporter local. La commissaire
Naïma Zidani, née dans les quartiers pauvres de la ville, et son ami d'enfance,
le journaliste Alex Carbonier, mènent l'enquête dans les milieux politiques,
économiques, syndicaux et médiatiques.
Mon avis
Hubert Huertas est journaliste successivement sur France
Inter, France Info puis chef du service politique sur France Culture jusqu'en
2013. Il a travaillé pour Mediapart. Il a donc beaucoup côtoyé les
milieux des médias et ceux de la politique qu’il va évoquer dans son nouveau
roman mené de main de maître.
En ouverture, Octobre 2019, nous assistons aux funérailles
de l’adjoint au maire actuel d’une ville provençale. Cela sert de prétexte à la
présentation des protagonistes que nous allons retrouver dans le roman. En
quelques mots, chacun est situé, présenté. Alex Carbonier, un journaliste du
coin est là et ce décès lui rappelle des événements antécédents. Un bond dans
le passé nous entraîne fin 2007, début 2008, en pleine campagne électorale pour
les futures municipales. A l’époque, plusieurs situations déstabilisantes s’étaient
produites avec notamment des morts ou des disparitions difficilement
explicables, concernant des personnes en lien avec la mairie. C’est Naïma
Zidani (trente ans à l’époque), jeune femme de la ville, qui avait mené l’enquête.
Depuis, elle est partie (en 2010), montée en grade. La voilà devenue
commissaire divisionnaire, belle revanche pour une maghrébine issue des
quartiers pauvres. Toute la première
partie de ce recueil va se dérouler en 2007/2008. Le lecteur attentif pourra
éventuellement faire quelques repères et découvrir quelques indices pour mieux
cerner le présent.
La seconde partie nous ramène en 2019. Naïma a maintenant quarante
ans. Alex met la puce à l’oreille de la fliquette en faisant le lien avec 2008.
Tous deux, en s’aidant le plus discrètement possible, vont essayer de comprendre
ce qui se trame, surtout que les morts sont annoncées à l’avance ! Les
élections arrivent à grands pas mais l’équipe du maire est bien mal en point. Vengeance
du candidat de l’opposition ? Coup beaucoup plus tordu ? Tous les
scénarios sont possibles et imaginables et chacun a son opinion. Naïma, elle-même,
ne sait plus qui croire et que penser. Elle a été très proche de certains
édiles, elle « fricotte » avec un journaliste, il faut qu’elle fasse
attention à ne pas se décrédibiliser, à rester sur le terrain et à vérifier ce
qu’elle annonce.
Le lieu où se déroule cette intrigue n’est jamais mentionné.
On sait qu’on est dans le midi, en Provence, que les éboueurs font la grève,
que le magistrat a la tête de la cité veut passer des marchés avec des « étrangers ».
Les employés se fâchent, les citoyens grondent, ruent dans les brancards, tout
cela est hyper réaliste et fait penser à ….. (je ne dis rien ; -)
Hubert Huertas s’est-il inspiré de faits réels pour offrir une base solide à son récit ? Peu importe. Ce qu’il écrit est assez crédible pour captiver le lecteur qui ne s’ennuie pas une seule seconde.
Hubert Huertas s’est-il inspiré de faits réels pour offrir une base solide à son récit ? Peu importe. Ce qu’il écrit est assez crédible pour captiver le lecteur qui ne s’ennuie pas une seule seconde.
J’ai beaucoup aimé les deux aspects, présent / passé car l’un
et l’autre se complètent à la perfection, donnant un éclairage sur chaque
personnage mais aussi sur les rapports entre les uns et les autres. On se rend
vite compte que les vieilles rancœurs ont la dent dure, que politique et honnêteté
ne font pas forcément bon ménage, que le mensonge est bien pratique pour
certains, que d’autres sont prêts à tout pour réussir et que le rôle des médias
est loin d’être négligeable.
Hubert Huertas est un homme et il n’a aucune difficulté à
écrire en se mettant dans « la peau » de Naïma, il fait même preuve
de dérision et d’humour lorsqu’il « s’identifie » à elle, puisque l’histoire
est racontée de l’intérieur par Naïma.
« Mon lit de bonne sœur musulmane est resté froid comme un drap d’hôpital. »
L’écriture est vive, dynamique, addictive, les rebondissements situés aux bons moments pour insuffler du rythme.
C’est une lecture qui m’a vraiment intéressée et qui m’a permis de découvrir un nouvel auteur.
« Mon lit de bonne sœur musulmane est resté froid comme un drap d’hôpital. »
L’écriture est vive, dynamique, addictive, les rebondissements situés aux bons moments pour insuffler du rythme.
C’est une lecture qui m’a vraiment intéressée et qui m’a permis de découvrir un nouvel auteur.
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