Maldonne au festival de Cannes
Au pays de Rosie Maldonne 5
Auteur : Alice Quinn
Éditions : Bookelis (3 Mars 2020)
ISBN : 9791035932053
280 pages
Quatrième de couverture
C’est le Festival de Cannes. Rosie est de nouveau dans la
dèche. Grâce aux Gilet Jaunes, tous les samedis, elle est assurée de pouvoir
offrir des croissants à ses enfants. Elle rencontre un footballeur devenu
acteur qui l’engage comme Body Guard pour une soirée de gala. Mais pourquoi ce
type a-t-il besoin d’un garde du corps ? Que lui veut la productrice du film,
qui ne la lâche plus d’une semelle ?
Mon avis
Voilà, c’est fini *
Voilà, c’est fini, il faut dire au revoir à Rosie Maldonne,
Cricri pour certains…. Depuis 2013 qu’on se connaît, ça me fait bizarre de
savoir que je ne la retrouverai pas dans un autre titre. Mais finalement, c’est
bien. Elle a pris de l’assurance, elle a donné du sens à sa vie et elle a moins
besoin qu’on lui dise qu’on l’aime. Et de toute façon, les vrais amis, c’est
pour la vie. Même quand on n’a pas de nouvelles, on sait, on sent qu’ils sont
là si on a besoin et ça suffit à être heureux, non ?
Elle est toujours en galère financière avec ses enfants à
élever, et le festival de Cannes va s’installer dans la ville où elle habite.
Mais loin des paillettes, son quotidien en ce moment, c’est d’essayer de
trouver un peu d’argent et d’aider les gilets jaunes sur les ronds-points le
samedi. Elle y va, comme on la connaît, avec toute son énergie, sa vitalité,
son enthousiasme, son impulsivité. C’est d’ailleurs cette dernière qui suite à
un « contact un peu chaud » fait qu’elle se retrouve embauchée comme
garde du corps d’un ancien footeux reconverti dans le cinéma (non, quand même,
il ne s’appelle pas Cantona, faut pas exagérer). Elle réalise très vite que les
producteurs et autres personnages dont les sponsors, tournant autour de la
vedette principale ont quelque chose à cacher et que, peut-être, il y a un lien
avec elle. Bizarre tout ça….
Une fois encore, Alice Quinn a su ancrer son récit dans
l’actualité : gilets jaunes, femmes harcelées, alimentation plus saine et
vegan, réseaux sociaux et ses dangers, etc…beaucoup de thèmes sont abordés. On
reste dans une comédie légère donc elle ne se pose pas en donneuse de leçon,
elle en parle c’est déjà beaucoup et elle le fait avec intelligence (je pense
notamment à l’incursion en supermarché qui est un message fort l’air de rien).
Il y a toujours une pointe d’ironie, d’humour pour désamorcer le sérieux mais
en filigrane le propos est grave et a le mérite d’être cité.
Comme d’habitude, Rosie chantonne (c’est sa mère décédée qui
lui souffle des indices à travers une play list reprise en fin d’ouvrage). Elle
est entourée de ses compagnons fidèles, tous ceux qui l’apprécient comme elle
est sans concession. Elle fait face aux mensonges, aux magouilles, avec toute
sa force de persuasion, toute son opiniâtreté. Et jamais, elle ne se laisse
éteindre. Je crois que c’est ça que j’ai aimé dès le début chez elle :
cette lumière qu’elle dégage. Elle a son franc parler, elle est parfois un peu
brut de décoffrage, mais elle rayonne, parce que malgré les difficultés, malgré
les déboires, elle ne renonce pas à aimer la vie, comme elle est, simplement
parce que c’est la vie …. Pour autant, elle ne fait pas dans l’optimisme béat
et stupide, non, elle reconnaît que ce n’est pas forcément simple mais elle
avance et garde le sourire.
L’écriture d’Alice Quinn s’est adaptée à son personnage ou
est-ce Rosie qui a déteint sur elle ? Quoiqu’il en soit, le style est
fluide, vivant, les rebondissements suffisants pour que le lecteur passe un bon
moment sans s’ennuyer une seconde (et referme la dernière page en étant de très
bonne humeur avec un petit pincement au cœur à l’idée de quitter cette héroïne
du quotidien).
*Jean-Louis Aubert (est-ce la mère de
Cricri qui m’a soufflé cette chanson ?)
NB : On va pas s'dire au revoir comme sur le quai d'une gare
J'te dis seulement bonjour et fais gaffe à l'amour
Wouah! Quel adieu à Rosie!
RépondreSupprimerMerci Cassiopée pour nous avoir accompagnées, Rosie et moi, avec votre bienveillance, au fil des années, des périples et divers coups de gueule de Rosie...
à bientôt mais sans elle,
Votre reconnaissante ALICE