Sans pitié ni remords
Auteur : Nicolas Lebel
Éditions : Marabout (26 août 2015)
ISBN : 978-2501103794
348 pages
Quatrième de couverture
9 novembre, cimetière du Montparnasse. Le capitaine
Mehrlicht assiste, en compagnie de son équipe, aux obsèques de son meilleur
ami, Jacques Morel. Quelques heures plus tard, il se retrouve dans le bureau
d'un notaire qui lui remet, comme « héritage », une enveloppe contenant un
diamant brut. Il s'agit de l'un des yeux d'une statue africaine, le Gardien des
Esprits, dérobée dix ans auparavant lors du déménagement du Musée des arts
africains et océaniens, que Jacques avait supervisé, et recherchée depuis par
la « Police de l'Art ». C’est le début de 48 heures de folie qui vont entraîner
Mehrlicht et son équipe dans une course contre la montre, sur la piste de
meurtriers dont la cruauté et la détermination trouvent leur origine dans leur
passé de légionnaires. Une enquête sous haute tension, dans laquelle débordent
la fureur et les échos des conflits qui bouleversent le monde en ce début de
XXIe siècle.
Mon avis
Sous les mots, la vie ou la mort ?
Si vous lisez bien la quatrième de couverture, vous verrez
que Jacques, c’est le mort. Celui qui s’est battu contre la maladie et qui l’a
finalement laissé gagner. Mais pas sans une dernière pirouette : une chasse au
trésor, un jeu de piste pour son meilleur ami.
Jacques, c’est celui qui n’est plus là et pourtant c’est le
personnage le plus présent dans le livre. Déjà cette idée m’a bien plu. Un mort
qui est le héros ! Et qui tire les ficelles, ni vu, ni connu, dans l’ombre, de
loin… peut-être n’avait-il pas mesuré le risque de dommages collatéraux… On ne
maîtrise jamais totalement les événements même si on prépare bien mais quoi
qu’il en soit, il a dû bien s’amuser à organiser tout cela.
Le capitaine Mehrlicht et quelques autres compagnons sont au
cimetière et assistent aux obsèques de Jacques Morel. Ils vont mettre un peu de
temps à réaliser que leur ami « a mis en scène » ses funérailles, choisissant
le curé etc… pour un dernier fou-rire avec ses potes. Ce passage est teinté
d’humour et c’est un régal ! On imagine alors un polar où l’auteur maniera le
verbe avec dérision. Que nenni, il n’y aura pas que ça ! Nicolas Lebel est un
linguiste, de ce fait un amoureux des mots. Il glissera donc en exergue de
chaque chapitre des citations ciblées, choisies, puis dans le texte, des
références diverses tant dans les noms de ceux qui interviennent dans
l’intrigue que dans les lieux ; ou plus subtils par l’intermédiaire
d’anagrammes de ci de là, l’air de rien (et je ne les ai sans doute pas tous
découverts). Il y aura ainsi pour le lecteur comblé, plusieurs niveaux
d’approche des recherches du capitaine Mehrlicht.
D’ailleurs, parlons un peu de lui, il est laid, il boit trop
….alors pourquoi lorsqu’on lit, on s’attache à des gens pareils ? Est-ce que
dans la « vraie vie » on les regarderait ces « cabossés de la vie et du cœur »
? Et pourtant, c’est bien lui qui nous donne l’envie de tourner les pages, de
savoir comment il va s’y prendre pour comprendre tous ces secrets, pour avancer
et se débarrasser de tous ceux qui lui posent des questions, qui ne le lâchent
pas, « ternissant » en quelque sorte la mémoire de Jacques, lui faisant porter
« le chapeau ». Sans doute que l’amitié indéfectible qu’il portait à son
acolyte est pour beaucoup dans sa détermination.
Nous allons suivre ceux qui mènent l’enquête mais également
ceux qui sont recherchés. Les tourments des uns et des autres sont évoqués avec
finesse, les personnalités sont fouillées (j’ai particulièrement apprécié
celles de Vlad et de Dossantos) , les situations sont décrites comme si l’œil
de l’auteur était une caméra, cela donne du rythme et ne laisse place à aucun
temps mort.
L’écriture est accrocheuse, pointue, l’atmosphère parfois
tendue maintenant le lecteur en alerte maximale, le suspense très présent. Si
besoin est, Nicoals Lebel nous rappelle que l’on ne vit pas dans un monde de
bisounours et ses « méchants » à « l’âme noire » sont sans pitié ni remords….
J’ai beaucoup apprécié cette histoire, sa construction, le
rapport avec les Arts Premiers. L’enchaînement des actions et les rapports
entre les individus sont bien amenés et je pense que cet opus ferait un bon
film.
C’est le premier roman que je lis de cet auteur et une chose
est certaine : je vais suivre ses écrits et même s’il n’est vraiment pas beau,
c’est avec grand plaisir que je retrouverai le capitaine Mehrlicht !!!!
NB: et je n'ai pas dit mon dernier mot pour l'algorithme!!
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