A l’ombre des cerisiers (Altes Land)
Auteur : Dörte Hansen
Traduit de l’allemand par Elisabeth Landes
Éditions : Pocket (18 Mai 2017)
ISBN : 978-2266270922
290 pages
Quatrième de couverture
Printemps 1945, la petite Vera et sa mère, qui viennent de
traverser à pied une Allemagne en ruines, sont recueillies dans une vieille
ferme. Soixante-dix ans plus tard, Vera, qui occupe toujours la maison, voit
débarquer à son tour sa nièce, Anne, en pleine rupture amoureuse, et son jeune
fils Leon. Sauront-elles redonner vie à ces murs hantés par les chimères du
passé.
Mon avis
« Mienne est cette maison et pas tant mienne »
Printemps 1945, Vera et sa Maman sont parties de Prusse
Orientale (une province allemande aujourd’hui disparue) pour arriver dans le
Nord de l’Allemagne, vers Hambourg, où elles seront reçues en tant que
réfugiées (à l’époque de nombreuses personnes ont souffert de cette situation,
se faisant rejetées et ne sachant pas où aller). Elles arrivent dans une maison
où elles sont mal accueillies mais Vera ne repartira jamais et y fera sa vie.
Avant, elles étaient du côté des bourgeois, maintenant elles ne sont que des
Polacks… Obligées d’aider à la ferme, de se faire toute petites, pas question….
Hildegarde von Kamcke, la mère de Vera refuse « d’adopter l’attitude
déférente des démunis… » La tête haute toujours et encore, c’est comme ça
qu’elle élève sa fille. Alors, Vera fait sa place, s’installe et reste…
Soixante-dix ans après son arrivée, c’est sa nièce Anne qui
débarque à son tour avec son fils Leon. Son mari l’a trompée et elle a fui, son
enfant sous le bras. Vera ne la voit pas arriver d’un bon œil. Anne essaie de
faire des choix pour retaper la maison, se sentir utile mais Vera critique,
déstabilisant la jeune femme. Il va leur falloir du temps pour avancer ensemble
et s’accepter.
Dans ce roman, l’auteur nous fait découvrir des femmes
fortes, au caractère solide, qui ont été brisées et qui ont rebondi à la force
du poignet, en cheminant vers une sorte de résilience. Les descriptions sont
belles, porteuses de sens, montrant le quotidien des différents protagonistes
et un pan de l’histoire de cette région. Dörte Hansen sait utiliser les
caractéristiques de chaque personnage pour offrir un autre regard sur chacun,
nous les rendant plus familiers.
J’ai beaucoup aimé ce roman. La construction, sans indication d’année en
début de chapitre peut désarçonner mais on sait très vite de qui il s’agit et
cela ne dérange pas. Les trois derniers chapitres sont empreints de nostalgie,
de délicatesse, d’émotions contenues.
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