Les enfants perdus de St Margaret (The Girl in the Letter)
Auteur : Emily Gunnis
Traduit de l’anglais par Paul Benita
Éditions : Préludes (11 Mars 2020)
ISBN : 9782253040439
450 pages
Quatrième de couverture
1956. Ivy Jenkins s’apprête à donner naissance à son premier
enfant. Mais la société puritaine britannique des années 1950 ne lui permettra
pas de profiter de ce bonheur. Elle est internée de force à St. Margaret, un
couvent pour mères célibataires. 2017. Samantha Harper, une jeune journaliste,
tombe sur des lettres déchirantes qui révèlent les terribles conditions de
détention d’Ivy Jenkins à St. Margaret. Au fil de ses recherches, elle découvre
une série de morts suspectes…
.
Mon avis
Samantha est une jeune femme journaliste qui jongle entre
une séparation difficile, des horaires pas évidents (et une place à se faire
dans la jungle des reporters) avec une petite fille à élever et une grand-mère
fatiguée qui l’aide malgré tout de son mieux, en faisant office de nounou. Un
jour sa mamie lui montre une lettre écrite en 1956, c’est Ivy, une jeune fille
qui l’a rédigée. Elle dit l’avoir retrouvée dans les affaires de son mari, le
Papy décédé. Dans ce courrier, Ivy, rejetée par la société parce qu’elle est
enceinte, sans être mariée, de son premier enfant, est placée par sa famille
dans un couvent. Sam a tout de suite envie d’en savoir plus, de mener une
petite enquête, d’autant plus qu’il semblerait y avoir une corrélation entre le
cloître où se sont passés les faits et une présentatrice de télévision très
connue.
De fil en aiguille, aidée discrètement par un collègue, Sam creuse
cette histoire. Sa mamie lui donne d’autres missives. En parallèle, elle essaie
de rencontrer Kitty l’animatrice d’émissions télévisées qui a été vue aux
funérailles d’un responsable du couvent. Elle s’aperçoit très rapidement que l’affaire
est plus complexe qu’il n’y paraît mais accrochée par son sujet, elle ne lâche
rien et va de plus en plus loin, au risque de se mettre en danger.
C’est une histoire très prenante que nous donne à lire Emily
Gunnis. Elle est très bien construite avec des retours en arrière pour dévoiler,
par bribes, le passé. C’est bien écrit (et bien traduit), les personnages sont
intéressants et cela met au grand jour ce fait terrible de placement des filles
-mères dans des institutions. Elles y étaient, le plus souvent, brimées,
corrigées, maltraitées. Elles n’avaient pas le choix, on leur arrachait leur
bébé. Invisibles, délaissées, oubliées, qu’il leur était difficile de survivre….
J’ai beaucoup apprécié ce recueil, je l’ai trouvé intéressant,
avec un ton très juste et une trame captivante. L’auteur a fait un excellent
travail.
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