Une enquête à la Belle époque -Tome 3 : Le carnet volé
Auteur : Alice Quinn
Éditions : Thomas et Mercer (14 Avril 2020)
ISBN : 978-2496703351
361 pages
Quatrième de couverture
Incendie, suicide, chute mortelle : en quelques jours, les
morts accidentelles au sein de la bourgeoisie cannoise se succèdent et
perturbent l'ordre de la Cité des Princes. Lola, Miss Fletcher et Maupassant se
lancent à corps perdu dans l’enquête.
Mon avis
Et voici le dernier tome d’une enquête à la Belle-Epoque. Décidément,
Alice Quinn fait dans les adieux en ce moment (son héroïne Rosie Maldonne va
également vivre sa vie, comme les personnages récurrents du Carnet Volé). C’est
la dernière fois que nous retrouvons Lola, Miss Fletcher et d’autres dans la
ville de Cannes qui se révèle sous nos yeux. Nous sommes en 1891, un homme se
suicide et son carnet disparaît. Qui le prend, pourquoi ? Et surtout pourquoi
cet individu a choisi de se donner la mort, qu’avait-il à se reprocher ? Que
contenait le calepin ?
En parallèle, Basile,
un jeune adolescent vient voir Lola. Il est perturbé, sa sœur a disparu alors
qu’elle travaillait dans une blanchisserie et il vient se confier car Lola a
toujours été bonne avec lui. Aller voir la police ? Le pauvre Basile, issu
des « petites gens » ne sera pas écouté, voire on le soupçonnera de
quelque chose. Lola a pour employée Miss Fletcher qui est la narratrice dans ce
recueil. Ces deux femmes ont eu un passé très différent de ce qu’est leur
présent. Mais elles ont trouvé un équilibre et une certaine complicité.
D’autres salariés gravitent dans la belle demeure qu’elles occupent. Lola, qui
n’a pas toujours eu une vie rangée, dénote un peu dans la société cannoise bien
pensante mais c’est ce qui fait son charme. Et puis, elle ose et ça me plaît !
Quant à Miss Fletcher, j’apprécie son envie de tout comprendre, jusqu’à prendre
des risques et ainsi protéger celles qui se mettent en danger….
Alice Quinn a réussi une nouvelle fois un excellent roman.
Son histoire a de la consistance, la plupart de ses protagonistes sont
attachants, quelques-uns détestables et ça équilibre. Le contexte historique
est riche et travaillé pour que tout soit harmonieux. Dans ce dernier tome, ce
sont les petits bourgeois et leurs habitudes de vie, qui sont présentés. Certains
sont « écorchés » car pas aussi honnêtes qu’ils veulent le faire
croire. Elle fait aussi la part belle aux plus démunis qui pourtant font
tourner le monde (tiens, ça ne vous rappelle rien en ce mois d’Avril 2020 où on
se rend compte que tous les petits métiers ont de l’importance ?). J’ai aimé
l’approche du milieu des parfumeurs, l’atmosphère générale de ce livre qui
n’oublie rien et présente Cannes à « différents étages ». Il y a les
palaces avec leurs dorures et leurs réceptions mais aussi les maisons closes,
les fabriques où chacun trime pour s’en sortir. La présence de Guy de
Maupassant est un réel plus dans le récit et on voit comment son quotidien
évolue.
Je pense qu’on ne réalise pas, lorsqu’on est lecteur, le
travail de fond des auteurs pour produire un texte qui soit équilibré entre
romance, enquête et rappels cohérents de l’époque. Les recherches qu’il faut
faire par exemple, quand on y réfléchit, on se dit qu’il suffit de lire, de
prendre des notes et puis et puis ??? Le plus difficile est sans aucun
doute le fait d’intégrer tout cela à l’histoire qu’on écrit et de réussir le
tour de force d’intéresser le lecteur sans le lasser avec trop d’Histoire dans
l’histoire. En cela, Alice Quinn a toute mon admiration. Je la suis depuis ses
débuts et je peux affirmer qu’elle a grandi dans mon estime car ses ouvrages
sont variés et elle reste humble. Et pour ceux qui se poseraient des
questions : non, je ne touche pas de royalties, je dis simplement ce que
je ressens.
Je dis donc adieu à Lola et Misss Fletcher, ainsi qu’Anna
mais pas à Alice qui va sans doute nous offrir encore quelques belles pages de
lecture….
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