Les yeux des ténèbres (The Eyes of Darkness)
Auteur : Dean Koontz
Traduit de l’américain par Jacqueline Lenclud
Éditions : Archipel (9 Avril 2020) / première
publication en France en 1991
ISBN : 9782809829099
300 pages
300 pages
Quatrième de couverture
En 2020, Danny, 8 ans, meurt dans un effroyable accident de
car. C'est du moins ce que la police affirme à sa mère. En réalité, sa
disparition a un lien avec le Wuhan-400, une arme bactériologique créée dans la
ville chinoise éponyme.
Mon avis
La réédition de ce roman (prévue pour Mai 2020) a été avancée
en raison d’un mouvement important sur les réseaux sociaux, qualifiant ce livre
de « prémonitoire ». Si l’on creuse un peu, on s’aperçoit vite, comme
souvent dans des situations semblables, qu’il y a à prendre et à laisser et que
ce n’est pas forcément le meilleur titre de l’auteur (ces avis n’engageant que
moi, bien entendu) mais il n’en reste pas moins que c’est une lecture addictive
et intéressante.
Mais venons-en à l’intrigue. Un jeune garçon de huit ans, Danny,
est inscrit à un stage de survie avec des scouts et des animateurs spécialisés
dans ce genre de sortie. Partis en montagne, un accident terrible se produit et
tout le groupe meurt, aucun survivant. Les parents de Danny sont prévenus, son
corps a été affreusement mutilé, il vaut mieux faire les funérailles sans le
revoir, ce qui serait trop choquant. Le couple de parents ne résiste pas à ce
deuil et c’est la séparation. Chacun survit comme il le peut, le père est
croupier, la mère travaille dans le milieu du show biz et crée un spectacle qui
remporte un beau succès. Cela l’aide à tenir. Les mois ont passé mais elle a
gardé la chambre de son fils intacte, elle n’arrive pas à se séparer de ce qu’il
a laissé.
Des faits bizarres, à la limite du surnaturel, commencent à
apparaître dans son quotidien. Est-ce un mauvais tour de son mari ? Une
communication avec l’au-delà ? Son esprit fatigué qui imagine ce qu’elle
voit ? Des intrus qui veulent la rendre folle ? Toutes les hypothèses
sont envisagées et surtout envisageables. Il est difficile pour Tina, la mère
de famille, de ne pas perdre la tête face à l’inconcevable. Heureusement, dans
le cadre de son travail, elle rencontre un homme avec qui le courant passe
rapidement et sur qui elle va pouvoir compter.
Va s’en suivre une course éperdue pour comprendre les
événements qui se succèdent à grande vitesse. Que se passe-t-il ? Qui tire
les ficelles dans l’ombre et dans quel but ? Que cherche-t-on à cacher ?
Et surtout, quels sont les enjeux ?
Ce que j’apprécie tout particulièrement chez cet écrivain,
ce sont ses protagonistes. Il a le don de m’en rendre toujours un ou deux
particulièrement attachants. Cela permet de prendre fait et cause pour eux, de
souhaiter qu’ils s’en sortent, de vibrer à l’unisson lorsqu’ils sont en danger.
De ce fait, la lecture est beaucoup plus captivante. En outre, avec son style
fluide, son écriture accrocheuse (et bien traduite, merci à Jacqueline Lenclud),
ses rebondissements réguliers, Dean Koontz « ferre » très vite le lecteur.
Je sais, que chaque fois que je commence un de ses recueils, je ne vais avoir
qu’un souhait : tourner les pages au plus vite afin de savoir, comprendre
ce qu’il en est. Il faut ajouter à cela une atmosphère bien décrite alternant
les phases trépidantes avec d’autres plus calmes où l’on respire à peine, de
peur que ça reparte encore plus dangereusement. En effet, on sent qu’une épée
de Damoclès est présente et l’angoisse est permanente.
Cette fois-ci encore, le charme a opéré, je suis entrée dans
le récit dès les premières lignes et j’étais scotchée aux pages. C’est un peu
manichéen et j’aurais souhaité une fin plus explicite et surtout plus
développée même s’il y a déjà quelques éclaircissements. On dirait presque qu’une
suite pourrait être envisagée. Malgré ces bémols, je n’ai pas vu le temps
passer, et j’ai pris du plaisir à découvrir ce texte.
NB : Je comprends tout à fait qu’en cette période de
doute, provoquée par le COVID-19, ce livre soit devenu un véritable phénomène
de société dans le monde Anglo Saxon.
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