La Horde du Contrevent
Auteur : Alain Damasio
Éditions : La Volte (26 juin 2014)
ISBN : 978-2370490001
700 pages (numérotées à l’envers ….)
Quatrième de couverture
Une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de
large et sur ses franges un miroir de glace à peine rayable, inhabité. Un vent
féroce en rince la surface. Les villages qui s'y sont accrochés, avec leurs
maisons en goutte d'eau, les chars à voile qui la strient, les airpailleurs
debout en plein flot, tous résistent. C'est en Extrême-Aval qu'a été formé un
bloc d'élite d'une vingtaine d'enfants aptes à remonter au cran, rafale en
gueule, leur vie durant, le vent jusqu'à sa source, à ce jour jamais atteinte :
l'Extrême-Amont.
Mon avis
D’où vient le Vent ?
Il m’a bien fallu cent cinquante pages pour m’immerger dans
ce roman foisonnant et particulier. La narration se fait à plusieurs voix : au
début de chaque paragraphe se trouve un symbole, indiquant au lecteur quel
membre de la Horde s’exprime, de plus, il le fait en fonction de son sens
prioritaire (visuel, kinesthésique etc). Cela donne forcément une approche
différente des événements car chacun ne perçoit pas l’importance d’un fait de
la même façon en fonction de ce qu’il est. Plus de vingt personnages prennent
la parole et racontent. En outre, il est nécessaire de s’habituer au vocabulaire
imaginatif de cet univers ainsi qu’au phrasé d’Alain Damasio ; ce sont des
aspects du roman qui en rebuteront plus d’un, ce que je peux comprendre.
Ce recueil se démarque totalement des récits de fantasy ou
de science-fiction, on adhère ou pas et je pense qu’il est difficile d’avoir un
avis mitigé. C’est une lecture exigeante, il ne faut pas se perdre ni perdre le
fil de la lutte incessante menée par les protagonistes. Chacun apporte sa pierre
à l’édifice et ils ont besoin d’être ensemble pour avancer.
"Moins que d'autres, je ne savais si le but de notre
vie avait un sens. Mais je savais, plus que quiconque, qu'elle avait une valeur."
La mission de la Horde : comprendre les neuf formes du Vent,
remonter l'univers à pied et atteindre l'Extrême-Amont, où personne n’est
jamais allé. Tout a été pensé depuis longtemps, ses membres ont été choisis,
formés dans cet ultime but. La quête est ardue, difficile, rien n’est prévisible.
Un monde plat, battu par les vents et un seul combat : avancer….
C’est une lecture décoiffante, surprenante, atypique. Je lui
ai trouvé quelques longueurs dans certaines descriptions mais je crois que,
tout simplement, l’auteur était emporté par son enthousiasme (il a mis quatre
ans pour écrire ce bouquin !). Je suis certaine qu’il faudrait que j’en
fasse une relecture pour découvrir encore d’autres choses (notamment en ce qui
concerne les liens entre les uns et les autres). Peu importe ce qui se passe à
la fin, seul le voyage est beau, bercé par les mots d’Alain Damasio. Parce que
la richesse de ce périple sans repères dans le temps, est aussi dans la langue
que l’auteur magnifie en faisant d’elle un élément primordial, nécessaire, de
son histoire, la rendant presqu’humaine tant il lui permet de donner le meilleur.
A savoir une poésie de chaque instant qui comme le Vent peut caresser, vibrer,
fouetter, vivre……
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