Philosophie du triathlon
Auteur : Raphaël Verchère
Éditions : du Volcan (16 Juillet 2020)
ISBN : 9791097339265
272 pages
Quatrième de couverture
« Nagez 3,8km. Pédalez 180km. Courez 42,195km. Vantez-vous
pour le reste de votre vie. »
Voici le mot d’ordre du triathlon Ironman, tel qu’énoncé par John Collins, l’un
des pionniers de la discipline dans les années 1970. Ce programme séduit
toujours et davantage, et n’en finit pas de recruter des adeptes. D’où vient ce
sport ? Comment s’est-il installé ? Pourquoi tant de personnes éprouvent-elles
le besoin de se mettre à l’eau, de pédaler, de courir ?
Le triathlon pourrait bien avoir à dire sur notre temps, sur notre société, sur notre rapport à l’effort, à la nature et à la technologie.
Mon avis
Bigorexie ?
Dans ce livre, Raphaël Verchère nous parle du triathlon, un sport pas comme les autres où chacun se met au défi d’aller au bout de soi. Une discipline en lien avec les éléments : l’eau, la terre et même le feu sous une certaine forme comme l’explique l’auteur. Avec des nombreuses références, il présente la genèse même de ce sport, les choix de ceux qui se donnent à fond pour réussir, etc.
Que l’on fasse un XS ou un triathlon de taille « normale », le but est le même : être un finisher. Aller jusqu’au bout malgré la fatigue, s’être dépassé, avoir relevé un défi, réussi un challenge et surtout avoir ressenti des émotions si fortes, si intenses qu’on ne peut les oublier et qu’on aimera à les retrouver sur une autre course. Certains se fixent d’y arriver une fois, pour se dire « je l’ai fait ». D’autres visent à améliorer leurs performances au fil des mois, des années… Tous sont habités par le goût de l’effort, l’envie d’aller plus loin, de se bousculer….
Participer à un triathlon n’a rien d’anodin, tout est calculé, foulée, poids, position sur le vélo, température de l’eau lorsqu’on nage, rien n’est laissé au hasard. Pourquoi tant de souffrance ? Les participants ne parlent pas de souffrance mais d’efforts, la souffrance ne pouvant être due qu’à des blessures. Cela en dit long sur leur rapport à ce sport de haut niveau. Être un Ironman, un triathlète n’est jamais fini. On peut toujours faire mieux, améliorer ses performances, repousser les limites et alors l’homme, la femme s’entraînent avec une passion parfois démesurée. On sait tous que la pratique du sport sécrète des endorphines (molécules produites par le cerveau qui apportent un sentiment de bien-être) et qu’à partir de là, le sportif se sent léger, heureux, presque tout puissant. Une véritable drogue ? Presque…..
J’ai, en premier lieu, beaucoup apprécié la couverture, les dessins au trait se détachant sur ce fond d’un magnifique bleu et le titre, presque doré, comme une médaille. Et puis, j’ai plongé dans la lecture. Plonger, c’était tout à fait ça puisque la première épreuve, c’est de nager. J’ai d’abord accompagné l’auteur dans ce challenge, nageant, pédalant, courant, transpirant avec lui. J’ai poussé un ouf de soulagement quand il a franchi la ligne et je n’étais pas loin de pleurer avec lui.
Et puis, j’ai lu la suite, celui qu’a condensé l’auteur avec doigté et intelligence, tout ce qu’il a découvert, tout ce qu’il a compris, tout ce qu’il a écouté, vu, lu sur ce sport et pas une seconde je ne me suis ennuyée. En sept parties et vingt-huit chapitres, le triathlon est décliné, décortiqué, analysé et c’est bigrement intéressant. Les propos sont dosés, Raphaël Verchère n’en rajoute pas, reste sur du concret, avec des renvois à ses sources. J’ai trouvé tout cela vraiment passionnant (notamment tout ce qu’il explique sur le rapport aux éléments) et je crois que je regarderai les Ironmen d’un autre œil maintenant parce que je saurai ce qui les anime.
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