Zurich by Night
Auteur: Laurent Trousselle
Éditions : du Tiret (26 septembre 2012)
ISBN : 00343740
540 pages
Quatrième de couverture
En surface le lac de Zurich est calme, mais les réponses aux
questions que la ville ne pose jamais sont peut-être enfouies dans les
profondeurs de ses eaux froides, à moins qu'elles ne soient cachées dans
certains sous-sols des palais de la Goldküste...
Qui a scellé les portes de ce bâtiment oublié près du Dolder
Grand, pourquoi ces deux mécènes se font-ils discrets, quel est l'objectif de
cette vieille dame désirant léguer sa fortune à un héritier… qui n’existe pas ?
Mon avis
En se promenant…
Les quinze nouvelles de Laurent Trousselle sont reliées
entre elles par le lieu où elles se déroulent: Zurich.
Ce n’est pas le seul point commun que l’on va découvrir en
les lisant. Quelques unes d’entre elles se passent dans une atmosphère geek,
pas forcément optimiste. Elles nous emportent à la suite des dérives que
peuvent permettre l’informatique et internet par le biais des hackers mais
aussi des espions de tout bord. On s’aperçoit alors, avec effroi (et quelque part
la chair de poule nous gagne car la réalité n’est pas si loin) que l’on peut
être manipulé sans voir venir quoi que ce soit. Ou bien, parce qu’on a voulu «
jouer » (en manœuvrant une certaine forme de vérité et en faisant comme si on
était un indicateur), on entame une descente aux enfers qu’on ne maîtrise plus.
Heureusement, d’autres textes, comme celui qui raconte
l’histoire d’une joggeuse, sont plus optimistes et apportent de la légèreté à
un recueil où le noir semblerait dominer.
L’écriture de l’auteur est profonde, complète, parfois
presque trop parfaite pour ce type de récit. Les circonvolutions sont
nombreuses et de temps à autre, un événement évoqué dans un des textes, ressort
en écho dans un autre. Ceci est fait de façon très subtile, quelquefois sans
grand développement et cela est encore plus intéressant pour le lecteur
attentif qui peut chercher à comprendre pourquoi il en est ainsi. L’ambiance
est très bien retranscrite que ce soit pour évoquer l’angoisse, la recherche, les
rencontres ou les imbroglios auxquels sont confrontés les personnages.
L’atmosphère est palpable et comme elle n’est pas toujours la même, il s’agit
en quelque sorte d’une prouesse d’écriture.
Chacune des quinze historiettes est écrite à la troisième ou
à la première personne, dans ce cas-là, le « je » n’est jamais le même. Il peut
être homme ou femme. Les sujets sont divers et variés, on peut se retrouver
dans un décor un peu fantastique (La porte) ou avec des thèmes plus graves
également, bien ancrés dans notre quotidien et présentés à travers le devenir
des protagonistes.
Laurent Trousselle doit bien connaître la ville qu’il
évoque, ses rues, ses quartiers. Le recueil aurait pu être accompagné de
photographies de quartiers ou de bâtiments démontrant ainsi l’inspiration
réelle de l’écrivain pour le lecteur n’ayant jamais mis les pieds dans cette
bourgade. Il y a quelques « pièces jointes » comme des articles, des captures
d’écran apportant un plus au contenu ….
Je pense que certaines expressions sont typiquement suisses
(ou alors je les ignore) et cela m’a de temps à autre, un peu gênée. Par
exemple des mots: pigron, ou des phrases: « Quelqu’un pourrait de le passer ces
écritures de son poste ? ».
Mais il faut reconnaître que cela ne perturbe pas malgré tout,
la compréhension globale et que l’on peut suivre le déroulement sans problème.
Mon rythme de lecture a été irrégulier. J’ai littéralement
dévoré certains textes, traînés sur d’autres qui m’attiraient moins ou qui me
semblaient plus confus. Ce qui est une erreur de ma part car pour les nouvelles
moins « parlantes », il ne faut pas perdre le fil donc les lire d’une traite de
façon linéaire.
Globalement une lecture originale qui mérite un arrêt…
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