Lire les morts (The Bone Readers)
Auteur : Jacob Ross
Traduit de l’anglais (Grenade) par Fabrice Pointeau
Éditions : Sonatine (1 Octobre 2020)
ISBN : 978-235584812
400 pages
Quatrième de couverture
Camaho, une île des Caraïbes. Michael Digson survit tant
bien que mal dans une cahute héritée de sa grand-mère. Jusqu'au jour où il
croise la route de Chilman, un vieux flic anticonformiste qui lui propose
d'intégrer la brigade criminelle. Un peu réticent, Digson accepte finalement de
rejoindre son équipe, y voyant l'occasion de reprendre l'enquête sur le meurtre
de sa mère, jamais élucidé.
Mon avis
C’est sur une île fictive des Caraïbes que se déroule ce
roman. Michael Digson, appelé le plus souvent Digger n’a pas eu les moyens
financiers de continuer ses études et il vit dans une cahute héritée de sa
grand-mère. Il se débrouille comme il peut. Un jour, dans la rue, il assiste à
un homicide et les policiers l’emmènent. Un des leurs, Chilman, lui pose
quelques questions. Il réalise alors que le jeune homme a un remarquable esprit
d’observation et un sens aigu de la déduction. Il lui demande d’intégrer son
équipe pour l’aider.
Digger tient à sa liberté et c’est parfois en « électron
libre » qu’il agira mais toujours en réfléchissant au moindre détail vu ou
entendu. Il espère également profiter de cette activité professionnelle pour
comprendre où est passée sa mère, sans doute décédée. C’est une belle opportunité
pour lui. Mais à la limite, peu importe l’enquête, les enquêtes… Ce qui est
intéressant, c’est la vie dans ce lieu avec ses « codes », ses secrets,
son fonctionnement, ses tensions, ses mystères, la place de la religion, le
rôle que veulent avoir les hommes (mais les femmes sont là dans l’ombre ;
-)
Les personnages sont très travaillés, hommes et femmes ont
tous une place, des relations parfois complexes avec les autres. Leurs traits
de caractère ont de l’importance dans les rapports qu’ils établissent avec les
autres. Il y a des non-dits, des mensonges, de la manipulation et il faudra une
femme pour que Digger avance. En effet, cette demoiselle est très perspicace. Digger
grandit au fil des pages, il va d’ailleurs aller étudier à Londres (mais cette
parenthèse n’est pas détaillée), on le voit devenir un homme comme si son
expérience au sein de la police était un voyage initiatique.
L’auteur a une écriture fluide (merci au traducteur). Il utilise
pour les dialogues un langage teinté de l’accent de là-bas. Cela rend le texte
très vivant et nous permet, dès les premières pages, de pénétrer dans cette
atmosphère particulière qui règne sur l’île. Il n’y a pas pléthore de
rebondissements mais l’intérêt est maintenu. J’ai beaucoup aimé la présence des
femmes, leur influence dans les communautés ainsi que l’évolution de Digger…. Ce
roman est le premier d’une série de quatre, donc, à suivre … avec plaisir….
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