Nu couché sur fond vert
Auteur : Jacques Bablon
Éditions : Jigal ( 15 Février 2017)
ISBN : 979-1092016918
215 pages
Quatrième de couverture
Margot et Romain. Deux flics d'une même brigade. Ont en commun l'habitude de sortir du cadre autorisé pour régler à leur manière les affaires criminelles qui leur tiennent à c ur. Margot veut retrouver l'assassin du père de Romain, tué par balle, il y a vingt-cinq ans. Une famille au destin tragique... Romain ne lui a rien demandé. Mais Margot ne supporte pas que des tueurs cavalent librement dans la nature. Romain, lui, traque les auteurs du carambolage meurtrier qui a coûté la vie à l'inspecteur Ivo, son coéquipier.
Mon avis
Terrain miné….
Il n’y a pas que les machines à café pour lier connaissance,
se rapprocher et discuter…La preuve, c’est en voulant sauver un ficus (qui
essaie d’apporter un peu de vert dans le commissariat) de plus en plus pâle que
Margot et Romain se retrouvent à parler un peu plus que nécessaire pour deux
collègues qui ne forment pas équipe. Elle, divorcée, galère avec trois filles à
élever. Quatre femmes à la maison, vous imaginez le tableau surtout lorsque les
plus jeunes se cherchent et passent du kart à la musique sans trop avoir de
but. Lui, c’est un riche héritier, secret, limite ténébreux. Il n’a pas de
problèmes d’argent et il est entré dans la police car son père a été assassiné
sous ses yeux. Mais bon, c’est de l’histoire ancienne et il n’ a rien trouvé….
Ils ont un point commun ces deux là : ce sont des flics atypiques. De café en
apéritif, en passant par les bières et un petit repas, quelques confidences
pointent leur nez. Le taiseux raconte le meurtre de son père auquel il a
assisté lorsqu’il était enfant, tout en matant (parfois) les seins de la belle
qui l’écoute. Eveil des sens ? Ces deux là se cherchent, est-ce qu’ils se trouveront
?…. Allez savoir pourquoi (moi, je sais, c’est parce qu’elle est une femme),
Margot veut élucider l’affaire du paternel assassiné. Elle se lance dans une
(en)quête de longue haleine, seule, en plus du boulot quotidien, sans en parler
à ses supérieurs, tout en échangeant, l’air de rien, avec Romain de temps à autre … Cela
l’entraînera plus loin qu’elle ne l’imagine….
Pendant ce temps, Romain, continue son travail routinier.
Son équipier, Ivo, tout au contraire de lui, est à la limite de la caricature du
policier. Dans une de leurs missions, Ivo meurt. Romain s’en sort, blessé.
Blessé ? Dans son corps mais surtout dans son âme, le poids de la culpabilité,
des erreurs d’appréciation le hantent. N’ayant rien à perdre, il part en
croisade vengeresse., bien décidé à faire du « nettoyage », quitte à
abandonner ensuite son labeur et à
partir loin. Peut-être dans le beau chalet où il a vécu enfant…..
Avec son style inimitable, Jacques Bablon me percute de
plein fouet, je lis à en avoir mal aux yeux, parce que je ne peux pas
abandonner ses héros, si je les lâche, ils seraient bien capables de faire des
bêtises….. Alors, je les accompagne partout….
Il joue avec les
couleurs dans ses titres. Et dans le contenu, il joue avec nos nerfs. Son
écriture acérée a le tranchant des lames affutées utilisées par certains de ses
protagonistes. Des phrases courtes et quelques mots suffisent à vous camper un
décor, une atmosphère, des personnages. Non pas que son style soit minimaliste
mais en composant ainsi, il vous maintient dans le strict nécessaire à la
compréhension et les faits vous arrivent en pleine figure sans crier gare.
Temps mort doit être un terme qu’il ignore et le lecteur a peine à respirer
tant tout s’enchaîne. Pas d’hémoglobine et de scènes glauques, les faits, vous
dis-je, rien que les faits…. Brr…. Ce qui est surprenant, c’est que tout cela
reste très réaliste, alors où va-t-il chercher tout ça ?
J’ai aimé la force de caractère de Margot, son tempérament
de feu, on la sent prête à tout
lorsqu’elle a une idée en tête. Romain, également, mais il sait se faire plus
discret, jusqu’à se faire oublier pour arriver à ses fins alors qu’elle, elle
gratte, elle gratte…..
Tous les deux iront jusqu’au bout de leur quête et j’ai
pensé à Jacques Brel et son inaccessible étoile….
Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile
Leur étoile pourrait s’appeler bonheur mais y arriveront-ils
? …..
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