"Un carrousel sur la mer, du sang et des coquelicots" de Bernard Dupuis

 

Un carrousel sur la mer, du sang et des coquelicots
Auteur : Bernard Dupuis
Éditions : Langlois Cécile (11 juin 2015)
ISBN : 979-1093510323
180 pages

Quatrième de couverture

Un homme aveugle plante le décor dès les premières lignes : Solitude, tristesse, et annonce abrupte de l’assassinat d’une dame âgée, dans son village de Belgique, Aumont. Le narrateur redoute l’assassin, mais il en deviendra l’ami très proche. Il nous apprend que la perte de sa vue est survenue lors d’un accident, alors qu’il avait treize ans, dû à la négligence de son père, qui, lui, a perdu la vie à ce moment-là. Il laisse deviner, en plusieurs endroits, que les relations avec sa mère ont fait de lui à la fois un enfant aimé et mal-aimé. Il nous laisse entendre que la femme à qui il s’adresse n’est pas réelle. Mais ensuite, immédiatement, elle revient dans une intense présence. Jeux de miroirs, de kaléidoscopes.

Mon avis

Un homme se raconte, il se dit aveugle et écrit un long monologue sur sa rencontre avec une femme (rêve ou réalité, il a parfois du mal à le savoir lui-même). Il parle par intermittence, de son parcours et d’autres rencontres mais le fil conducteur reste « la femme » qui emplit ses jours, ses nuits, sa vie…

Il est dans l’interrogation permanente sur sa relation à l’autre, aux autres. La femme semble secrète, auréolée d’un certain mystère, s’enfuyant lorsqu’il en demande trop, aérienne et vaporeuse. La perception qu’il ressent, à savoir qu’il a du mal à « cerner » cette femme, et pas seulement parce qu’il ne la voit pas, est remarquablement bien exprimée.

On peut se questionner, le personnage principal est-il l’homme qui se raconte ou la femme qui le hante ? Je pense que les deux sont intimement liés, l’un ne pouvant pas exister sans l’autre.

Une très belle écriture, « racée » et poétique, forte, toute en ressentis. Les pensées de cet homme, son cheminement dans sa relation à cette femme, ses questions, sont très bien formulées. Je crois qu’il faut avoir une âme de poète pour en apprécier la saveur, aimer les mots et ce qu’ils expriment pour que le style, très particulier, « nous parle ».

Une lecture qui ne trouvera pas forcément beaucoup d’échos, tant le sujet est original mais un texte à découvrir si on a le souhait d’un récit qui se « démarque ».


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