Vol AF 747 pour Tokyo
Auteur : Nils Barrellon
Éditions : Jigal (20 février 2021)
ISBN : 978-2377221073
242 pages
Quatrième de couverture
Ce n’est pas de gaîté de cœur que Pierre Choulot est dans
cet avion en direction de Tokyo : le billet lui a été offert par ses collègues
à l’occasion de son départ à la retraite. Lui qui adorait son boulot de
commandant à la Brigade financière de la PJ parisienne, n’a accepté ce voyage
que pour faire plaisir à son épouse, d’origine japonaise. Mais en plein vol,
quand on retrouve le cadavre du pilote, seul, dans le cockpit verrouillé, le
commandant Choulot va vite reprendre du service. Très rapidement, il découvre
qu’aucune autre issue ne permet d’accéder au poste de pilotage ! Suicide ou
assassinat ?
Mon avis
Huis clos en plein ciel
Commandant à la Brigade financière de la police judiciaire parisienne,
Pierre Choulot fête son départ à la retraite. Pas très envie d’arrêter son
activité professionnelle, de voir tous ses collègues s’agiter devant lui, d’écouter
discours et compliments. Mais bon… Voilà le cadeau et c’est un billet d’avion
pour partir à Tokyo avec sa charmante épouse d’origine japonaise. Sourires et
remerciements de circonstances et on passe à autre chose.
Quelques semaines plus tard, c’est le moment du départ. Pierre
est bougon. De nombreuses heures de vol sans cigarette alors qu’il a besoin de
sa dose de nicotine, le temps va lui paraître long, très long. Sa femme a un
livre, un roman policier, c’est comme si le boulot le poursuivait. Installé
dans l’avion, il sent déjà le manque et a envie de fumer.
C’est calme, tout le monde est censé dormir mais Choulot observe
et il s’aperçoit que le personnel navigant a l’air un peu paniqué. Et quand il
se promène pour essayer d’en savoir plus, on le renvoie à sa place…Mais il voit
bien que quelque chose ne tourne pas rond. Finalement, il s’avère que le cockpit
est inaccessible, qu’il n’y a qu’un seul pilote à l’intérieur (malgré la règle
des quatre yeux) et qu’il refuse d’ouvrir la porte. Enfin, c’est ce qu’on
suppose vu qu’il ne répond pas et que le code d’urgence est inefficace. La
porte finira par s’ouvrir et le pilote sera retrouvé mort (heureusement l’avion
est en pilote automatique). Les deux co-pilotes vont être obligés de prendre la
relève bien que l’un des deux soit très malade. Choulot, toujours en manque de
clopes, voit là une belle occasion de se changer les idées. Et puis chasser le
naturel… il va donc mener l’enquête le temps d’un vol, car forcément en vase
clos, si l’homme ne s’est pas suicidé, c’est un meurtre.
Calmer le personnel, laisser dormir les passagers, prendre
les choses en mains et résoudre l’énigme, en voilà une belle mission alors qu’on
est retraité ! Pierre Choulot est ravi de replonger si vite dans ce qu’il
aime par-dessus tout. Observer, questionner, recouper les indices,
déduire. Le lecteur se retrouve dans une
atmosphère à l’ancienne, sans ADN, ni technologie excessive, on ramasse une
poussière, on scrute le moindre petit signe, un mot, un geste, tout peut être
interprété, compris pour aider à résoudre l’enquête.
Nils Barrellon a dû prendre beaucoup de plaisir pour rédiger
ce roman. Il a dû se renseigner sur l’avion, son fonctionnement, ses « codes ».
En ce qui concerne l’intrigue elle-même, il était nécessaire que ça se tienne,
que ce soit possible, matériellement, sur la durée du trajet etc.
Son écriture est fluide, ça se lit rapidement et c’est plaisant. J’ai trouvé malin
que le livre lu par l’épouse du policier apporte des éléments qui l’aident. Le
choix, la place des passagers interviennent aussi, tout a son importance. J’ai
particulièrement apprécié l’ambiance de ce récit, les références glissées ça et
là et le sens du détail pour que les choses s’éclaircissent petit à petit.
La fin est astucieuse car la résolution est amenée de façon
originale et si, on peut penser, que tout cela, ne serait pas vraiment ainsi
dans la vraie vie, c’est tant mieux !
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