D’Est en Ouest
Récit autobiographique
Auteur : Ludovic Mezey
Éditions : Déhache (20 Mai 2021)
ISBN : 978-2382310182
290 pages
Quatrième de couverture
Après une enfance marquée par la survie dans le ghetto juif
de Budapest, puis une adolescence opprimée par le stalinisme, György Mezey
décide de rejoindre la France « pour sa littérature et sa poésie ». De
Strasbourg à Cannes, en passant par Paris et Nancy, il découvre le « luxe
occidental », vit selon son bon plaisir et fait la connaissance d’Agnès, une
Vosgienne pure souche. Cinquante ans plus tard, leur fils Ludovic reconstitue
l’histoire rocambolesque de cette famille en donnant la parole à ses
protagonistes : une manière d’assumer un héritage complexe avant de s’en
émanciper, et, peut-être, transmettre à son tour le sien à ses contemporains.
Mon avis
Cela fait dix ans que l’auteur pensait à écrire l’histoire
de sa famille. Sans doute, le meilleur moyen pour connaître tous ceux qui lui
sont chers et s’affranchir du passé familial. C’est un remarquable travail qu’il
a effectué pour rédiger ce récit. Il a interrogé chacun, puis retranscrit les
différents points de vue, présentant ainsi les souvenirs des uns et des autres,
leurs ressentis, leurs envies, leurs peurs, leurs réussites, leurs joies….
Parfois ça se télescope, tout le monde ne se souvient pas de
la même façon d’un fait identique, il y a des divergences, c’est normal après
tout ce temps ! C’est quelques fois amusant, par exemple lorsque la mère
découvre l’enfance du père qui n’en avait pratiquement pas parlé avec elle.
Atypiques, extra-ordinaires (en deux mots), tous les protagonistes sont intéressants.
Ce qu’ils racontent, entrecoupés des réflexions, des retours « sur images »
et du cheminement personnel de l’auteur, a beaucoup de valeur. Non seulement,
parce que cela offre un regard différent sur certains événements historiques
mais également parce que le parcours de György Mezey n’a rien de banal. Avancer,
ne pas baisser les bras, prendre les jours les uns après les autres, on
pourrait dire que c’est leur devise. Bien sûr, il y a des erreurs (qui n’en
fait pas ?), des non-dits, des silences, peut-être des mensonges mais c’est
la vie. Elle est ainsi faite, de hauts, de bas, d’embûches, de raccourcis qu’il
faut tenter de prendre ou pas …..
Chaque personne dévoilée dans ce recueil s’est construite
avec ce qu’elle a pris, embrassé de la vie, avec ce qu’elle n’a pas pu avoir
aussi mais avec beaucoup d’énergie, de volonté. Elle est là, la force familiale,
se relever toujours et encore.
Le texte de Ludovic Mezey m’a touchée. Il est émaillé de
références historiques (avec une annexe très utile dans les dernières pages).
Il parle de musique, de Bernard Friot, de diverses rencontres, mais tout est
bien intégré dans les chapitres et le dernier qui s’appelle « Ouverture »
résume bien ce que j’ai ressenti en lisant cet opus. Il n’est pas une fin en
soi, il est le pont, le tremplin, le gué qui permet à l’auteur d’aller vivre sa
vie avec les racines, qui, maintenant qu’il les connaît mieux, sont l’ancrage
du terreau familial nécessaire à la « pousse » de chacun…..
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