Entre chiens et loups (Noughts & Crosse)
Auteur : Malorie Blackman
Traduit de l’anglais par Amélie Sarn
Éditions : Milan (28 Novembre 2011)
ISBN : 9782745957252
420 pages
Quatrième de couverture
Imaginez un monde. Un monde où tout est noir ou blanc. Où ce
qui est noir est riche, puissant et dominant. Où ce qui est blanc est pauvre,
opprimé et méprisé. Un monde où les communautés s'affrontent à coups de lois
racistes et de bombes.C'est un monde où Callum et Sephy n'ont pas le droit de
s'aimer. Car elle est noire et fille de ministre. Et lui blanc et fils d'un
rebelle clandestin... Et s'ils changeaient ce monde ?
Mon avis
« Le cœur a ses raisons que la raison ignore …. » Pascal
Dès que j’ai commencé ce livre, une chose m’a frappée ; il
n’y a pas de repère spacio temporel, on ne sait pas précisément où se déroule
l’histoire et à quelle époque (il y a des voitures, le téléphone donc c’est
assez contemporain …)
Tour à tour, les deux principaux protagonistes, deux
adolescents, un garçon, une fille, de race différente, prennent la parole et
disent « je », souvent pour parler d’un même fait avec leurs deux éclairages.
C’est ce qui fait la force de ce livre, l’expression de ces
jeunes face à l’amour, l’amitié, l’injustice, le quotidien qui ressemble à
l’apartheid, … Face au monde des adultes, parents, professeurs ou autres … Il
sera facile de s’identifier, d’être pris aux tripes et d’avoir envie de se
rebeller avec eux pour qu’ils s’en sortent.
La question principale est même posée dans le roman :
« Pourquoi la différence effrayait-elle autant ? »
On accompagne Callum et Sephy, on les écoute, on les regarde
vivre, grandir, commettre des erreurs, hésiter, foncer, parler trop alors que
parfois il faut se taire
« Que ce n’était qu’un mot. [….] Un mot qui avait blessé
mon meilleur ami, un mot qui me faisait souffrir. Je n’avais pas encore compris
que les mots avaient un tel pouvoir. »
On observe aussi les réactions de leur famille respective :
parents, frère, sœur … est-ce qu’ils agissent ainsi pour leur bien, pensant les
protéger ?
Qu’il est difficile de ne pas penser comme sa famille, de
devoir se justifier ….Est-ce que les parents projettent leurs désirs profonds
sur eux ?
« Est-ce que tu ne désires pas qu’il réussisse là où nous
avons échoué ? »
L’écriture est fluide (j’ai remarqué quelques imperfections grammaticales dans les dernières pages), adaptée à un public de jeunes et d’adultes. Les situations s’enchaînent, sont très visuelles et on suit sans peine les événements.
Les personnages secondaires mériteraient d’être plus
approfondis dans leur personnalité, leurs raisonnements.
Le dernier quart m’a beaucoup plus intéressée que le reste
du livre, peut-être parce qu’à ce moment là, les « seconds rôles » ont pris de
la consistance, obligeant les deux « héros » à aller au fond d’eux-mêmes, à
choisir, douloureusement, difficilement, mais à choisir sans retour possible …
Et lorsqu’une décision est prise, on n’a plus le choix, c’est fini ….
Et on peut passer le reste de sa vie à se demander si on a
bien fait ….
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